L'AMAR fête deux ans d'existence en lutte!

Lieu autogéré multiculturel d’accueil et de rencontre (L’AMAR), c’est un lieu qui fédère une centaine d’activistes et de réfugié·e·s dans un espace d’entraide mutuelle, de solidarité et d’organisation exemplaire. Retour sur deux années rocambolesques, pleines d’énergie et de revendications collectives.


Fête des deux ans de l’AMAR, 12 mai 2018 – Mélanie Baierlé

Grâce à ses actions résolues et efficaces, L’AMAR a su se créer un espace de vie sur la ville de Neuchâtel et gagner à sa cause une large part de l’opinion publique en favorisant et organisant des échanges entre migrant·e·s et Neuchâtelois·es, de tous âges et de tous horizons, dans un lieu ouvert, autogéré, où la gratuité est de mise.

Fondée par un acte d’occupation d’une maison appartenant à la commune et un Manifeste, L’AMAR existe depuis février 2016. Sortie de son repaire de la rue de la Main après une semaine d’occupation sans concertation, c’est d’abord dans la zone piétonne, lors de repas populaires improvisés à la Place Pury ou de manifestations, puis aux Jeunes-Rives dans une caravane qui déploya des activités chaque jour durant l’été que L’AMAR s’est fait connaître avant de trouver enfin un lieu de résidence depuis septembre 2016 dans les containers désaffectés d’une école temporaire.

Vie quotidienne…

Chaque mercredi le collectif organise un repas populaire qui réunit une centaine de personnes selon des menus hérités des gastronomies d’ici et d’ailleurs. Un magasin gratuit, fondé sur l’échange et le partage, propose habits, livres, jouets, ustensiles, meubles… permettant de trouver des objets nécessaires et de donner ceux qui le sont moins. C’est aussi un espace de partage de connaissances avec des cours de français et d’arabe, des permanences de l’association Droit de Rester ou encore des ateliers pour enfants.

L’AMAR organise aussi de temps en temps des concerts hip-hop ou de musique traditionnelle kurde ou syrienne. L’AMAR donne aussi des conférences, entre récits d’exils du Soudan, du Togo ou d’Afghanistan, anthropologie de l’Etat et de ses agents de répression des migrant·e·s ainsi qu’histoire décoloniale de Neuchâtel.

Un avenir incertain

Mais cet anniversaire coïncide avec une période d’incertitude. L’AMAR doit quitter fin juin ses locaux de la Coudre pour satisfaire aux promesses de la Ville à l’Association de quartier de construire à terme un parc à la place des containers de l’association. Des solutions de relogement sont en négociations avec la Ville de Neuchâtel et d’éventuels autres propriétaires fonciers mais le rapport de force est toujours difficile lorsqu’on se place au côté des plus précarisé·e·s de notre société. Les plus de 250 personnes qui sont venus fêter les deux ans de L’AMAR samedi 12 mai à la Fontaine de la Justice sont à ce titre un signal fort de l’attachement des Neuchâtelois·es, établi·e·s récemment ou depuis des générations, à ce lieu autogéré.

L’AMAR est régulièrement ouverte. Les dons sont toujours bienvenus!

Dimitri Paratte

Programme lamarneuch.ch