AVS21

AVS21 : Augmenter le temps de travail: NON!

Le Conseil fédéral vient de présenter son projet de réforme de l’AVS qui ignore les raisons du refus de PV 2020 en votation populaire et qui poursuit l’objectif principal d’augmenter massivement le temps de travail.

Non à l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes. Photo: Gustave Deghilage

Contrairement à PV 2020, AVS 21 ne porte que sur l’AVS, le 2e pilier faisant l’objet de négociations annexes. Mais le projet repose sur les mêmes mesures phares: élévation de l’âge de la retraite des femmes et augmentation de la TVA. Pour couronner le tout, AVS 21 avance de manière explicite l’objectif réel de la réforme: prolonger la durée de l’activité professionnelle. D’un côté, le Conseil fédéral propose donc l’élévation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. De l’autre, il prévoit une série de mesures incitatives afin que l’ensemble des salarié·e·s poursuivent leurs activités au-delà de l’âge légal de la retraite. En d’autres termes, il relance l’offensive pour augmenter le temps de travail.

La stabilisation de l’AVS en question

Le Conseil fédéral motive ces mesures par les supposées difficultés financières de l’AVS. Pourtant, les scénarios catastrophes dépeints ne se réalisent toujours pas et le bilan 2017 est bénéficiaire (+ 1,087 milliards de francs). La situation n’est donc pas critique et si des réflexions sur de nouveaux apports financiers sont souhaitables, notamment sous la forme d’une augmentation des cotisations, elles ne sauraient justifier de telles mesures.

10 milliards sur le dos des femmes

Malgré le refus net par le peuple de PV 2020 grâce au vote des femmes, l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes vise une économie de 10 milliards. Le Conseil fédéral leur fait ainsi porter l’essentiel de l’effort. Les contreparties présentées en deux variantes sont simplement ridicules: les rentes des femmes nées entre 1958 et 1966 et dont le salaire est inférieur à 4700 francs seraient préservées en cas de départ anticipé à 64 ans. Seules 25% des femmes de cette génération sont concernées. La deuxième variante consiste à y adjoindre une incitation financière les poussant à travailler plus longtemps, soit jusqu’à 65 ans et plus.

Une lutte à mener

Si ce projet de régression sociale devra être combattu fermement, son sort dépendra également de celui de la réforme sur la fiscalité des entreprises (RFFA, voir notre édito). Le Parti socialiste suisse semble espérer que le parlement adopte RFFA afin de pouvoir atténuer AVS 21. Un pari aussi dangereux qu’absurde puisqu’il provoquera des pertes sur tous les aspects: mesures d’austérité, augmentation de l’âge de la retraite ou encore hausse de la TVA. Seul un front large, regroupant les forces de la gauche politique et syndicale, sera capable de faire échouer ces deux réformes aux conséquences néfastes pour la population et en particulier pour les femmes. Espérons que les centrales syndicales et le parti socialiste le comprendront et rejoindront le camp de la résistance. Une résistance qui commence avec la manifestation du 22 septembre à Berne!