Serbie

Serbie : Manifestations importantes contre le gouvernement

Voilà un mois que des dizaines de milliers de personnes descendent tous les samedis soirs dans les rues de Belgrade pour manifester leur colère contre le gouvernement d’Aleksandar Vucic.

Les protestations, sans leader, sont désormais aussi appelées par l’opposition. L’élément déclencheur de la vague de manifestations a été l’attaque brutale, fin novembre, de l’instigateur du jeune mouvement La Gauche serbe Borko Stefanovic. Avec deux autres militants, l’homme a été battu avec des barres de fer. Il devait se rendre à une réunion rassemblant les membres de la coalition de l’opposition.

Le peuple est descendu dans la rue pour demander que justice soit faite dans un pays où la majorité des crimes restent impunis et où la justice sociale est quasiment inexistante. Dans la Serbie du président Vucic, issu des rangs ultranationalistes du Parti radical serbe, règne un régime autoritaire. Ce dernier se manifeste par le contrôle des médias et de la presse, par les pressions économiques et politiques sur les fonctionnaires, de même que sur toute personne qui s’oppose au régime. Ainsi, toute opinion libre et critique est censurée et les journalistes sont menacé·e·s au quotidien.

En réponse à l’attaque contre le député de La Gauche serbe, les manifestant·e·s scandent « Stop aux chemises ensanglantées », envoyant un message clair pour que la Serbie ne reste pas un pays où on fait couler le sang de celles et ceux qui pensent différemment. Les manifestant·e·s exigent la fin de la violence politique, la liberté des médias et des élections libres. Vucic a déclaré qu’il ne répondrait pas aux demandes du mouvement « même si celui-ci devait compter cinq millions de personnes », soit 80% de la population. Le mouvement continue de gagner en ampleur et en intensité, et compte actuellement plus de 50 000 personnes qui portent le message « 1 des 5 millions ».

La question est désormais de savoir si ce mouvement populaire, qui regroupe des étudiant·e·s, des salarié·e·s, des retraité·e·s et des figures politiques de l’opposition, pourra remettre en cause le gouvernement actuel et ses politiques.

Tamara Knezevic