Féminin - Masculin

Féminin - Masculin : Place aux femmes

Inauguré le 14 mars, le projet 100Elles* met en avant, sur des plaques apposées dans les rues de la ville, cent femmes ayant un lien avec Genève et remplissant les critères officiels pour avoir une rue à leur nom.

Dans la foulée, Ensemble à Gauche a déposé au parlement une motion largement appuyée afin de féminiser 100 rues en trois ans. Interview de Rojine Sadeghi, militante du collectif l’Escouade, qui a réalisé le projet.

Comment est né le projet 100Elles*?

Il est né d’une réflexion autour de la place quasi-inexistante des femmes* dans l’espace public et l’histoire. En effet, à Genève, 548 rues ont le nom d’un homme contre 41 celui d’une femme. Or les critères officiels en la matière ne sont a priori pas genrés: il faut être mort depuis 10 ans et avoir marqué l’histoire de Genève. Le projet 100Elles* montre que des femmes répondent à ces critères et que les femmes* ont leur place dans nos rues.

Comment le choix des personnalités féminines a-t-il été réalisé?

Avec l’aide d’un groupe d’historiennes de l’Uni de Genève, chacune spécialiste d’une époque et d’une thématique. Ensemble, nous avons effeuillé les livres d’histoire cherchant de personnalités variées correspondant aux critères officiels du nommage des rues. Le choix de ces cent femmes* s’est fait le plus possible dans une logique intersectionnelle. Bien sûr, les femmes* dont il reste des traces dans la mémoire collective sont souvent celles* de catégories privilégiées. Mais, le projet 100Elles* a pris en compte les personnes minorisées pour motifs de classe, race, religion, identité de genre ou orientation sexuelle, dans la mesure où les sources le permettaient.

Propos recueillis par Julien Repond

Le projet 100Elles*, ce sera, en plus des plaques, des visites guidées gratuites et un recueil de biographie. 100elles.ch