Défendre la poste, contre sa Direction
Depuis des années, la population, les collectivités publiques et le personnel de la Poste se battent contre les plans de démantèlement initiés par la Direction. Le 28 septembre, plus de 100 personnes ont manifesté à Bossonnens, village de la Veveyse fribourgeoise.
C’est une lutte de longue haleine qui est menée par la population de la région de Bossonnens. En 2017, une pétition massivement signée met en échec un projet de transformation de l’office de poste en simple agence. Ce n’était toutefois qu’un sursis. Malgré le fort engagement du Conseil communal (exécutif) pour le maintien de l’office, la direction de la Poste revient à la charge et annonce sa fermeture pour 2020.
Cette décision est pourtant un véritable non-sens. Rodolphe Aeschlimann, organisateur de la manifestation, le précise dans son discours: « C’est le seul office de poste de la région qui est adapté aux personnes à mobilité réduite et correspond à la loi sur la Poste, dont l’article 14/7 prévoit que les services postaux doivent être fournis de manière à pouvoir être utilisés par les personnes handicapées et comparables à ceux offerts aux personnes non handicapées. Son emplacement proche de la gare et de l’arrêt de bus, ses nombreuses places de stationnement à disposition représentent un avantage certain ». Sans parler des locaux qui viennent d’être rénovés. Quant à un éventuel service à domicile, ce n’est pas une option: « Les facteurs et les factrices sont de plus en plus stressés. Ils n’ont pas le droit de monter dans les étages, ils laissent les colis en bas ».
À Cormondes aussi
Même combat dans le district du Lac. Le 2 octobre, le « Mouvement pour le maintien de l’office de poste de Cormondes » a déposé une pétition munie de 1500 signatures (la commune compte environ 4000 habitant·e·s) réunies en 7 jours. Elle demande l’arrêt du démantèlement de la logistique postale dans la région. Le combat devra là également s’inscrire dans la durée, la Poste ayant résilié le contrat de location de l’Office postal pour 2021.
Pierre-André Charrière