La Grève du Climat au Conseil d'État

Le jeudi 14 novembre, le collectif vaudois de la Grève du Climat a annoncé sa candidature pour l’élection complémentaire au Conseil d’État vaudois, évitant de ce fait l’élection tacite de la candidate PLR Christelle Luisier.

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Grève du climat, Lausanne, 24 mai 2019

Alors que Jacqueline De Quattro, conseillère d’État libérale-Radicale (PLR) en charge du département du territoire et de l’environnement, s’apprêtait à être élue conseillère nationale, un seul nom faisait le bonheur des médias: Christelle Luisier, syndique PLR de Payerne, promise pour lui succéder au gouvernement cantonal. Toutefois, son élection tacite au Conseil d’État s’est vue mise à mal par l’invitation surprise du collectif vaudois de la Grève du Climat dans la campagne électorale.

Les raisons de cette candidature collective et de combat sont très claires, même si certaines lignes politiques doivent encore être clarifiées et affinées. Premièrement, les grévistes ont très rapidement saisi l’écart entre leurs objectifs et revendications, d’une part, et les moyens économiques, humains et intellectuels mis à disposition par le gouvernement actuel pour résoudre la crise climatique, d’autre part. Sans même mentionner les dérives climato-sceptiques de certains membres de cet exécutif. Deuxièmement, marre d’être caricaturée, voire instrumentalisée par certains médias et partis politiques institutionnels, la Grève du Climat désire décloisonner le débat sur le dérèglement climatique. Elle veut rappeler que nous traversons une crise systémique sans précédent, combinant crises écologique, politique et sociale. Par conséquent, le mouvement entend remettre en question le système socio–économique et politique actuel dans sa campagne.

De plus, les militantes et militants de la grève du climat défendent par leur candidature une véritable (r)évolution démocratique, loin des arrangements de partis gouvernementaux et des vieux rouages du système politique collégial actuel, la question démocratique apparaissant comme une condition sine qua non d’une transition écologique et sociale juste et solidaire. Dans ce sens, les grévistes ont annoncé qu’ils tireraient au sort le/la candidat·e, parmi les militant·e·s sans étiquette politique disposé·e·s à le faire. Cette décision vise à dépersonnaliser au maximum la campagne électorale, afin de repolitiser le débat, notamment sur les enjeux écologiques et sociaux de notre époque.

Steven Tamburini