Non au budget d'austérité

La droite et le MCG ont effectué des coupes massives dans le budget 2020 du canton. La version du gouvernement était pourtant déjà nettement insuffisante pour répondre aux besoins de la population et assurer des conditions de travail décentes.

Manifestation du Cartel intersyndical, Genève 5 décembre 2019
Manifestation du Cartel intersyndical, Genève 5 décembre 2019
Demir Sönmez

Sans mobilisation forte de la fonction publique et des usagers·ères des services publics, nous allons vers des années d’austérité brutales.

Des coupes douloureuses

La droite agite les centaines de millions de déficit comme argument massue pour sabrer dans les prestations et supprimer des postes à l’État. Avec ses allié·e·s du MCG, elle a supprimé l’intégralité des nouveaux postes budgétés par le Conseil d’État, notamment : 

  • Au DIP qui ne pourra pas adapter ses effectifs à l’évolution démographique ;
  • au SPAd (Service de protection de l’adulte), déjà gravement sinistré ;
  • au Service de l’assurance maladie (SAM) qui doit faire face à une explosion de son travail ;
  • au Service des prestations complémentaires (SPC) alors même que les 176 millions supplémentaires de subsides exigent une force de travail accrue pour être octroyés à la population ;
  • au service de convoyage des détenu·e·s privatisé par Pierre Maudet et repris en charge par l’État sur décision majoritaire du Grand Conseil.

Un déficit orchestré de longue date par la droite

La droite porte pourtant une lourde responsabilité dans le déficit. Elle mène depuis des années une politique des caisses vides en multipliant les cadeaux pour les plus privilégiés du canton. Elle a aussi énergiquement soutenu la RFFA. Cette réforme, en baissant de moitié l’imposition des bénéfices des grandes entreprises, crée un gouffre fiscal appelé à augmenter chaque année. Avant le vote, droite et MCG avaient assuré la population que l’acceptation de la RFFA n’engendrerait aucune coupe dans les services publics. Ils ont donc menti délibérément à la population.

Mobilisons-nous !

La mobilisation des salarié·e·s du public est la seule réponse à cette nouvelle offensive d’austérité. Et c’est pour la freiner, que la droite s’est résolue à voter à contre-cœur le versement de l’annuité.

Alors que les besoins de la population augmentent – sous les effets combinés de la précarisation, du vieillissement et de l’augmentation de la durée des études – il est urgent de défendre des services publics forts ! D’autant plus que la droite et le MCG l’ont affirmé : l’an prochain ce sera pire ! Pour eux, il ne s’agit là que d’un « budget de transition », les coupes les plus saignantes sont à venir. Sans un front large capable de mettre en échec les politiques d’austérité – comme en 2015 – les politiques antisociales vont rapidement se durcir.

Jean Burgermeister

Halte aux privilèges fiscaux !

 Ensemble à Gauche luttera pied à pied contre ces nouvelles coupes au Grand Conseil, mais cette résistance ne pourra triompher de la politique des caisses vides qu’en agissant aussi pour supprimer les privilèges fiscaux accordés d’année en année à un nombre croissant de privilégié·e·s. Alors que les inégalités ne cessent de se creuser dans le canton, les plus riches ont réussi à réduire la progressivité de l’impôt, et ceci par tous les moyens.

EàG a élaboré une série de projets de loi visant à supprimer la taxation privilégiée en faveur des gros·ses actionnaires et le bouclier fiscal des multimillionnaires, mais aussi à réintroduire l’imposition de la part des héritages en ligne directe qui dépassent 1 million, à augmenter la taxation des transactions immobilières et celle des très hauts revenus… Ces mesures pourraient faire rentrer des centaines de millions dans les caisses de l’État. Bien entendu, ces projets ne trouveront pas grâce devant le Grand Conseil, majoritairement de droite, raison pour laquelle nous entendons forger une large alliance pour les porter en avant sous forme d’initiatives populaires.

LE CARTEL DANS LA RUE

 Le jeudi 5 décembre a eu lieu une première manif du Cartel avec un bon millier de participant·e·s issus de tous les secteurs du service public. Un clair message de résistance aux coupes a été envoyé au gouvernement cantonal. Un deuxième rendez-vous de mobilisation a été agendé pour le jeudi 12 décembre devant le Grand Conseil au début des débats budgétaires. Lors de la première manif notre camarade Jean Burgermeister, député d’Ensemble à Gauche, s’est adressé aux salarié·e·s mobilisés pour leur dire qu’il fallait, notamment, porter le combat au plan fiscal en allant chercher l’argent chez les plus riches, par exemple par une pleine imposition des dividendes des gros actionnaires. Une résolution a aussi été votée mandatant le Cartel pour initier les mesures de lutte qui s’imposent. PV