Pour une harmonisation des horaires d'ouverture des magasins dans le canton de Vaud

Les élus d’Ensemble à gauche ont déposé au Grand Conseil vaudois un projet de loi pour l’harmonisation des horaires d’ouverture des magasins.

Banderole contre l’extension des horaires d’ouverture lors de la grève des femmes du 14 juin 2019

Il s’agit de mettre un cran d’arrêt à la tendance à la dérèglementation des horaires, constatée ces dernières années, par exemple à Crissier, Ecublens, Epalinges, Oron ou encore Pully, où des ouvertures après 19 heures ont été autorisées. Cette dérèglementation est soutenue par les grands groupes de la vente et leurs relais politiques dans les partis bourgeois. Le but de ces milieux est de maximiser les profits des grandes enseignes commerciales, au mépris tant des conditions de travail et de la santé des salarié·e·s de la vente que de la protection de l’environnement. L’extension des horaires d’ouverture nuit en outre aux petits commerces, souvent familiaux, incapables de rivaliser avec les grands groupes.

Le récent refus d’une extension des horaires d’ouverture des magasins suite à un référendum syndical en Ville de Nyon, aussi bien que l’essor de mobilisations écologistes de grande ampleur dans le canton, notamment contre le Black Friday ou contre l’omniprésence de la publicité dans l’espace public, ont montré une aspiration populaire en faveur d’un cadre régulé, protégeant tant le personnel de vente que l’environnement. C’est à cette aspiration que le projet de loi d’Ensemble à gauche vise à répondre.

Concrètement, le projet prévoit des horaires d’ouverture fixés dans tout le canton de 7 h à 18 h 30 du lundi au vendredi et de 7 h à 17 h le samedi et veilles de jours fériés. Le texte donnerait par ailleurs la compétence aux communes d’accorder à certaines catégories d’établissements des horaires plus étendus, dans des limites clairement définies. Sont en particulier concernés par ces exceptions les établissements familiaux, les petits magasins ou ceux situés dans des régions touristiques, durant la saison touristique. La loi prévoit enfin l’obligation de consulter les associations professionnelles et les syndicats avant d’introduire ces exceptions.


Hadrien Buclin