¡ Luis Sepúlveda, presente, ahora y siempre !

Victime du Covid-19, le militant révolutionnaire et écrivain chilien Luis Sepúlveda est décédé le 16 avril 2020, à Oviedo (Asturies).

Luis Sepúlveda, 2013
Luis Sepúlveda, Italie, 2013

Né le 4 octobre 1949 à Ovalle (Chili), Luis Sepúlveda était le petit-fils d’un anarchiste andalou ayant fui le régime franquiste, et d’un chef Indien Mapuche par sa mère. Au début des années 1960, il a milité dans les Jeunesses communistes, avant de rejoindre le Parti socialiste (se situant alors à la gauche du Parti communiste). Durant le gouvernement de l’Unité populaire (1970–1973), il a fait partie du « Groupe des amis du président » (GAP), la garde personnelle de Salvador Allende.

Après le coup d’État du 11 septembre 1973, Luis Sepúlveda a participé durant deux ans à la résistance armée contre la dictature de Pinochet. Capturé, il a été condamné à 28 ans de détention. À la suite d’une campagne d’Amnesty International, il fut toutefois exilé en 1977. En 1979, il a rejoint les rangs de la Brigade Simón Bolivar au Nicaragua, unité internationaliste venue combattre au côté des sandinistes pour faire tomber la dictature de Somoza.

Ouvrages et luttes

Ses pérégrinations en Amérique latine – notamment dans la tribu amazonienne des Shuars en 1978 – ont inspiré son œuvre.

Son premier roman, Le Vieux qui lisait des romans d’amour (1992) a été un immense succès, traduit en 60 langues et adapté au cinéma. 

Dans plusieurs ouvrages – La folie de Pinochet (2003), L’ombre de ce que nous avons été (2009), ou La fin de l’histoire (2017), les personnages rappellent les luttes auxquelles il avait participé. Luis Sepúlveda n’a jamais accepté la « transition pactée » post–Pinochet : « Il y a une amnésie organisée. Le Chili a une histoire sale. Le gouvernement est social-démocrate, mais avec une Constitution et un système économique établie par une dictature ! Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui ne sont pas ceux qui ont œuvré dans la résistance, mais ceux qui ont pactisé avec la dictature », déclarait-il en 2004 au journal Le Temps

Hans-Peter Renk