Transports Publics et gratuits

Quatre organisations de jeunesse lancent au début septembre une initiative cantonale pour des transports publics gratuits. À vos stylos !

Bus des Transports publics fribourgeois

La discussion est nourrie depuis quelques années à Fribourg. Après les tumultes autour des transports publics gratuits pour les élèves des écoles, les propositions en faveur des personnes à la retraite, voilà le débat lancé sur la gratuité pour tout le monde. Les jeunesses du PS, du POP, de solidaritéS et des Vert·e·s se sont réunis autour d’une initiative populaire cantonale.

Des motifs sociaux et écologiques justifient pleinement cette gratuité. Elle permettrait d’alléger les dépenses des ménages, en particulier pour les familles à revenus modestes. Elle faciliterait l’intégration sociale de certaines catégories, notamment les personnes âgées. Les transports publics gratuits sont un puissant moyen de réduire les émissions de CO2. Sur les 16 millions de tonnes produites par les carburants en 2018, les trois quarts le sont par les voitures de tourisme. La santé publique y trouverait également son compte, par la diminution des particules fines, des nuisances sonores ainsi que des accidents de la route.

Une politique au rabais

Les Transports Publics Fribourgeois s’entêtent aujourd’hui encore dans une politique onéreuse et tatillonne de contrôle des titres de transport. Ils développent une politique de rabais extrêmement lourde et compliquée, comme le JobAbo : il faut l’accord de l’employeur, qui finance une partie de l’abo de son personnel par le biais de Rail Checks qui sont ensuite facturés deux fois par mois selon l’utilisation ! Bref, on peut faire mieux. Surtout que deux tiers des coûts sont aujourd’hui déjà pris en charge par l’impôt. Le commentaire de l’initiative indique que les coûts supplémentaires pourraient être financés par une augmentation de l’impôt sur les successions, sur la fortune ou sur les hauts revenus. Pour ne pas contrevenir à « l’unité de la matière », l’initiative se borne toutefois à renvoyer à l’impôt général.

Il y a 6000 signatures à récolter jusqu’au 3 décembre. Pas si facile avec ce virus qui gêne les activités. Faire aboutir l’initiative sera donc déjà un succès.

Pierre Girardet