Budget 2021

Une déclaration de guerre contre les salarié·e·s

Le projet de budget 2021 du Conseil d’État sera présenté le 17 septembre mais les grands éléments ont déjà fuité dans la presse. Le gouvernement compte faire payer la crise aux salarié·e·s de la fonction publique. 

Manif fast-food, salaire minimum, Genève, 2014
Manifestation des employé·e·s de fast-food et pour un salaire minimum, Genève, 2014

Le gouvernement prévoit notamment d’imposer une semaine de congé non payé à l’ensemble des salarié·e·s du grand État, ce qui représente une baisse des salaires de 1,92 %. Il s’attaque également à la répartition des cotisations pour la CPEG en augmentant la part à charge des employé·e·s. Cela représenterait un transfert de charges de 70 millions pour les salarié·e·s de la fonction publique. 

Les travailleurs·euses du secteur privé sont également concerné·e·s. Si de telles mesures étaient imposées au public, cela représenterait un signal catastrophique au patronat qui réclame déjà des baisses de salaires. 

Il est essentiel d’organiser immédiatement la riposte à travers une mobilisation large, capable de mettre en échec ce budget d’austérité. Parallèlement, Ensemble à Gauche poursuivra son combat pour augmenter l’imposition des grosses fortunes afin de garantir le financement des services publics et des prestations à la population. 

Zéro pertes : assurer le financement des services publics

Le 27 septembre, la population se prononcera sur l’initiative cantonale « Zéro pertes ». Lancée en 2018 par tous les partis de gauche et les syndicats, celle-ci vise à garantir le financement des services publics et des prestations à la population. Les réformes de la fiscalité fédérales ne pourront plus se traduire par une diminution des rentrées fiscales pour le Canton de Genève. L’initiative comprend également le renforcement de la progressivité de l’impôt et la lutte contre la concurrence fiscale entre les cantons. Alors que la RFFA et la crise ont largement dégradé les finances publiques, il est essentiel de voter oui ! 

Jean Burgermeister

23 francs, c’est un minimum !

À Genève, près de 10 % des salarié·e·s ont un salaire inférieur à 23 francs de l’heure, soit moins de 4000 pour un temps plein. Ces salaires de misère ne permettent pas de vivre dignement, qui plus est dans une des villes les plus chères au monde, sans recourir à des aides publiques. 

L’initiative en faveur d’un salaire minimum fixe un seuil sous lequel plus aucun·e employeur·euse ne pourrait engager quelqu’un·e. Elle limiterait les abus patronaux responsables du dumping et permettrait de lutter contre une précarité rampante causée par des bas salaires. 

On estime que c’est 30 000 personnes, dont les deux tiers de femmes, qui verraient leur quotidien légèrement amélioré si l’initiative était acceptée en votation. Cette inégalité de genre est la conséquence des discriminations salariales, mais surtout de la dévalorisation du travail des femmes dans la société patriarcale.  

Pourtant, la crise du Covid-19 l’a démontré, ces métiers dits « féminins » sous-payés sont essentiels au fonctionnement et à la survie de notre société. Toutes ces femmes en première ligne en temps de crise méritent d’être rétribuées dignement. Les applaudissements ne suffisent plus. DG