Le juridisme plutôt que le bon sens

Le recours de solidaritéS contre le décompte des voix aux dernières élections de l’Exécutif de la ville de Neuchâtel a été rejeté. Prise de position.

La Chancellerie cantonale a rendu son verdict : circulez, il n’y a rien à voir ! Mais le doute instillé par le bug informatique et la gabegie liée au plantage de SyVote est durablement installé. La demande simple déposée par deux militant·e·s de solidaritéS a suscité des dizaines de pages d’argumentaires juridiques de la chancellerie. N’aurait-il pas été plus simple de procéder à un recomptage manuel des bulletins pour l’élection du Conseil communal ? Pour rappel, il y a eu, à l’élection du Conseil communal de la ville de Neuchâtel, des différences de 4 et 6 suffrages (sur plus de 2000) entre les candidat·e·s élu·e·s et non élu·e·s des listes socialistes et Verts’libéraux.

Nous regrettons que l’occasion n’ait pas été saisie de régler de façon démocratique et transparente les doutes que nous soulevons contre un logiciel privatisé, réelle boîte noire. Les autorités préfèrent le juridisme au bon sens et à la raison. Nous en prenons acte. Nous ne poursuivrons pas nos démarches judiciaires et nous ferons appel à nos sympathisant·e·s pour payer les frais de procédure judiciaire.

Nous ne pousserons pas la bataille juridique jusqu’au Tribunal fédéral pour avoir le dernier mot sur une question de transparence des élections et de séparation des pouvoirs. Nous choisissons de nous concentrer sur la défense du monde du travail de ce canton durement frappé par le Covid et la crise économique. Nous espérons que la Chancellerie d’État entende les attentes qui pèsent sur elle pour garantir la transparence et la publicité de notre système électoral. Pour les élections à venir, elle doit tirer les leçons de ce grotesque bug qui donne une image dégradée de notre république.

Henri Vuillomenet