Horaires d’ouverture des magasins, encore en ligne de mire

Sous le fallacieux motif de réduire les risques de contamination, la majorité du Grand Conseil a voté le 30 avril dernier une loi repoussant la fermeture des magasins le samedi de 18 h à 19 h et permettant de les ouvrir 4 dimanches par an. Un vote qui consacre un vieux projet patronal sous un prétexte sanitaire.

De fait, le patronat pourrait déjà ouvrir 4 dimanches par an à condition – conformément à la volonté populaire – qu’en contrepartie une convention collective de travail (CCT) soit établie. Ce à quoi il cherche à se soustraire, avec la complicité de la majorité du Conseil d’Etat et du Grand Conseil. Après avoir fait passer un projet expérimental sur 2 ans, sans évaluation sérieuse, sur la base des mêmes présupposés, cette majorité clame qu’un élargissement des horaires est indispensable pour lutter contre le commerce transfrontalier et le e-commerce. 

  Or, si des consommateurs·trices achètent de l’autre côté de la frontière, ce n’est pas en raison des horaires qui y sont plus étendus, mais parce que nombre de produits y sont meilleur marché et que l’augmentation de la pauvreté amène les consommateurs à rechercher les produits les moins chers. Quant au e-commerce il est révélateur d’une autre manière de consommer qui va bien au-delà des questions d’horaires.

Les syndicats et les partis de l’Alternative ont lancé un référendum contre cette loi scélérate, dès sa promulgation. Ils ont dénoncé les manigances du patronat pour échapper à l’obligation de contracter une CCT et son mépris de la volonté populaire. Ils ont mis en lumière la dégradation massive des conditions de travail et de vie du personnel. 

Un personnel qui est resté en première ligne pendant toute la crise du Covid et qui se voit maintenant « gratifié » d’une détérioration supplémentaire de ses conditions de travail. Ceci alors que les géants du commerce de détail ont massivement profité de la crise. La vente est un domaine professionnel où la conciliation entre vie privée et sociale et vie professionnelle devient de plus en plus difficile et où l’automatisation impose une polyvalence débridée, des cadences accélérées et des suppressions de postes. 

Pour refuser la dérégulation, pour lutter contre la dégradation des conditions de travail des vendeurs et des vendeuses, pour montrer notre solidarité autrement que par de simples applaudissements, il faut soutenir le référendum ! Malheureusement, la météo pluvieuse depuis le lancement du référendum entrave la tenue de stands et le délai de 40 jours est court, alors signez et faites-le signer autour de vous. 

Jocelyne Haller