Israël Palestine

Résistance Palestinienne et solidarité internationale

Depuis près d’un mois, les forces d’occupation de l’armée israélienne répriment de manière violente les Palestinien·ne·s de la ville occupée de Jérusalem-Est qui se sont mobilisé·e·s contre les expulsions menées par l’État d’apartheid, raciste et colonial d’Israël dans le quartier de Sheikh Jarrah. 

Deux femmes tiennent une banderole "Boycott Israël" lors de la manifestaiotn du 15 mai 2021 à Genève
Manifestation en soutien au peuple palestinien, Genève, 15 mai 2021

La Palestine historique mobilisée

Les manifestations ont désormais largement dépassé Jérusalem, s’étendant dans toutes les régions de la Palestine occupée : des territoires de la Palestine historique de 1948 (l’État d’Israël) à la Cisjordanie et la bande de Gaza. L’appel à la grève générale lancé pour la journée du 18 mai dans l’ensemble de la Palestine historique a d’ailleurs rencontré un succès considérable. Face à la montée des actes et mobilisations de solidarité au sein des classes populaires palestinien·ne·s contre les agressions israéliennes à Jérusalem, l’État d’Israël a intensifié sa répression et a bombardé la bande de Gaza avec un bilan meurtrier : 197 Palestinien·ne·s ont été tué·e·s, dont au moins 58 enfants, et plus de 1200 blessé·e·s entre le 10 et 17 mai. 

En Cisjordanie, l’armée d’occupation israélienne a également réprimé les manifestations, faisant 19 morts depuis le 10 mai. De même, des groupes d’extrême droite israéliens ont multiplié les attaques violentes, y compris des lynchages, dans plusieurs villes en Israël contre les Palestinien·ne·s.

Le Hamas et le Jihad Islamique ont répondu aux bombardements israéliens avec des roquettes. Tout en étant critiques du programme et de la stratégie politique du Hamas et d’autres acteurs palestiniens comme l’Autorité palestinienne, nous défendons le droit à la résistance du peuple palestinien contre la barbarie israélienne. Il n’existe en effet pas de responsabilité partagée entre les colonisateurs et les colonisé·e·s, entre les oppresseurs et les opprimé·e·s.

Sheikh Jarrah, ou la continuation de la Nakba

Les évènements de Sheikh Jarrah sont dans la continuité des politiques criminelles israéliennes de nettoyage ethnique qui remontent à la création de l’État en 1948, et qui entraîna la Nakba (« catastrophe » en arabe) du peuple palestinien. On estime que plus de 800 000 Palestinien·ne·s furent chassé·e·s de leurs foyers, devenant des réfugié·e·s. Iels sont aujourd’hui plus de 6 millions.

Deux organisations de défense des droits humains, B’Tselem et Human Rights Watch, ont d’ailleurs dénoncé en 2021 en termes clairs les politiques de l’État d’Israël contre les Palestinien·ne·s en les qualifiant de régime d’apartheid. 

Il y aussi près de 620 000 colon·ne·s israélien·ne·s qui sont installé·e·s dans les territoires occupés de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, en violation du droit international.

Solidarité internationale

Des centaines de milliers de manifestant·e·s se sont mobilisé·e·s dans le monde le weekend du 15 mai, jour de commémoration de la Nakba, en solidarité avec la cause palestinienne et contre les agressions israéliennes. 

À Londres, environ 150 000 manifestant·e·s sont descendu·e·s dans les rues de la capitale, tandis qu’en France, plusieurs dizaines de milliers ont manifesté à travers le pays, y compris à Paris malgré l’interdiction promulguée par les autorités françaises et un dispositif policier démesuré de plus de 4000 policiers. Ces démonstrations dénonçaient également la collaboration de leurs États avec Israël. 

Aux États-Unis et au Canada, des manifestations organisées dans de nombreuses villes à travers le pays ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers d’individu·e·s. Dans plusieurs pays arabes, comme le Maroc, le Liban, la Tunisie et la Jordanie, des manifestations ont également eu lieu. 

Ces mobilisations massives à travers le monde démontrent la solidarité internationaliste et anticolonialiste avec la cause palestinienne.

Boycott Israël

Nous devons affirmer notre solidarité totale avec la résistance du peuple palestinien contre l’État d’apartheid, raciste et colonial d’Israël. De même, il faut renforcer la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’État d’Israël. Cette campagne est d’une importance cruciale dans la perspective d’un soutien aux luttes du peuple palestinien. En effet, le BDS met tout en œuvre pour démasquer et dénoncer la collaboration des gouvernements avec un État qui viole de manière quotidienne le droit international depuis plus de 70 ans, ainsi que les grandes entreprises qui tirent profit de l’occupation pour faire des bénéfices. De plus, le boycott permet d’affaiblir l’économie israélienne et les colonies qui tirent profit des territoires occupés. 

Le Conseil fédéral doit condamner Israël et cesser toute collaboration avec cet État jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les droits fondamentaux du peuple palestinien.

Aucune solution viable n’est possible sans la satisfaction totale des droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris la fin de l’occupation, la fin de l’apartheid, la fin de la colonisation et la garantie au droit au retour des réfugié·e·s palestinien·ne·s. Vive la lutte du peuple palestinien !

Joseph Daher