Suppression de l’impôt sur les successions: un cadeau aux riches!

Suppression de l’impôt sur les successions: un cadeau aux riches!

Les électeurs-trices genevois se prononceront le 8 février prochain sur la suppression d’un large pan de l’impôt sur les successions. Comme le reconnaît pudiquement le Conseil d’Etat, cela «pourra exercer un effet négatif sur les finances publiques du canton».

La loi proposée est parfaitement anti-sociale, puisqu’elle supprime les prélèvements sur les successions des héritiers en ligne directe, quel qu’en soit le montant. Cette nouvelle attaque de la droite contre la progressivité de l’impôt est donc inadmissible.

Pourtant, après Bill Gates, le libéral genevois Carlo Poncet avait crié haut et fort qu’il était favorable à un impôt de 100% sur les successions. Du point de vue de la reconnaissance du mérite individuel, qui prétend que le meilleur gagne, ce n’était que pure logique… Afin que l’émulation fonctionne comme prévu, il importe de remettre les compteurs à zéro à chaque génération…

Le conseiller fédéral radical Kaspar Villiger avait lui aussi défendu un impôt fédéral sur les successions. Dans une interview au Tages Anzeiger, il allait même jusqu’à affirmer: «L’impôt sur les successions, à l’inverse de l’impôt sur le revenu, ne pénalise pas la performance. C’est pourquoi il a les faveurs du doctrinaire libéral Milton Friedman. Il est efficace puisqu’il procure d’importantes recettes, même avec des taux modestes, et c’est un impôt juste». Dont acte.

Pourtant, aujourd’hui, ses homologues du bout du lac défendent qu’il faut abolir une partie significative de cet impôt, là où il existe déjà. Ceci, en dépit du fait avéré que, dans de nombreux pays, les droits sur les successions sont beaucoup plus élevés qu’à Genève.

Comme le reconnaissait la «Tribune de Genève» du 17 mai dernier, la charge fiscale globale de ce canton est «sur les marches du paradis fiscal». Il ne faut pas s’y tromper, la politique actuelle de cadeaux successifs aux riches se paiera en dernier par des baisses de prestations sociales, péjorant les conditions de vie de la majorité de la population.

C’est pourquoi nous appelons les électeurs et électrices genevois à refuser cette nouvelle loi le 8 février.

(pv)