Grève au CHUV

Le moment ou jamais !

Nous republions l’éditorial du journal du Syndicat des Services Publics (SSP) du 18 juin 2021, écrit par notre camarade David Gygax.  

Manifestation du personnel du CHIV, Lausanne, juin 2021
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mercredi après la journée de grève.

Un engagement exceptionnel – qui ne date pas du Covid; des employé·e·s épuisé·e·s par des années de sous-effectif et de situations critiques, pour les collègues comme pour les patient·e·s ; des suppressions d’effectifs et des économies sur le personnel, partout.

La réalité est dramatique dans les hôpitaux et dans le secteur de la santé. De nombreuses et nombreux salarié·e·s choisissent logiquement de quitter ce monde. Beaucoup, trop fatigué·e·s, tombent malade et/ou baissent leur taux d’activité pour «tenir le coup». 

Mobilisation générale le 23 juin

La journée de grève du 23 juin, appelée par l’assemblée générale du personnel du CHUV le 25 mai dernier, se veut une réponse à ces problèmes : une alternative combative et collective aux solutions individuelles. Cette réponse est profondément juste et sa légitimité est incontestable. 

Car rien ne bougera si nous ne bougeons pas, ensemble et en même temps. Le Conseil d’État, dans sa dernière réponse à nos revendications, qui date du 4 juin, nous le dit clairement : « Nous ne voulons pas de négociations ». Il ajoute encore, sous la plume de sa présidente socialiste, Nuria Gorrite, que toute action devrait se dérouler « dans le respect de la paix du travail »

Ce gouvernement à majorité de gauche n’a-t-il pas autre chose à dire aux soignant·e·s et à la population du canton ? 

Avec les quatre milliards de francs de fortune de l’État, ne peut-il pas considérer l’ouverture de négociations comme une première mesure visant à entendre les revendications de milliers de salarié·e·s du secteur de la santé ? Ne peut-il pas décider d’un plan d’investissements dans l’hôpital public, si nécessaire, pour sortir d’une situation qui ne fait qu’empirer au détriment des personnels et des usagers·ères ?

L’arme de la grève

Si l’exécutif ne veut pas de notre grève, c’est que celle-ci lui pose problème. C’est vrai : la grève, c’est notre meilleure arme; à l’hôpital aussi. Mais une dynamique de lutte et de mobilisation collective ne se décrète pas, même pas par une assemblée générale. Elle se construit sur le terrain et s’incarne dans des revendications concrètes, qui peuvent varier d’un service à l’autre. C’est ce que notre syndicat et toutes et tous les collègues du CHUV s’attellent à construire depuis la décision de l’assemblée générale, le 25 mai dernier. 

Comme d’habitude, nous travaillons à l’unité d’action de toutes et tous les salarié·e·s. 

Certain·e·s cadres du CHUV et le Conseil d’État ont un point commun : celui d’appliquer une austérité brutale, cachée sous le masque de la bienveillance. 

Le 23 juin sera le moment ou jamais pour briser ce carcan, avec notre énergie collective et notre détermination. 

Et nous leur dirons haut et fort que, s’il faut recommencer très bientôt, alors nous recommencerons ! 

David Gygax  Secrétaire du SSP