Le Parlement vaudois soutient une résolution en faveur d’un permis humanitaire pour Solomon Arkisso

Rassemblement devant le Conseil d’État genevois, pour dénoncer les renvois des Éthiopiens, 24 février 2021
Rassemblement devant le Conseil d’État genevois, pour dénoncer les renvois des Éthiopiens, 24 février 2021

En janvier dernier, la police vaudoise a arrêté Solomon Arkisso dans les locaux du Service de la population. Ce dernier, résidant dans le canton de Vaud depuis près de 7 ans, a été placé en détention administrative à Genève. Il a ensuite été renvoyé de force vers l’Éthiopie par vol spécial, aux côtés de deux autres personnes originaires de ce pays. Ce renvoi forcé a été critiqué, entre autres, par le comité contre la torture de l’Organisation des Nations Unies et a donné lieu à des manifestations de protestation à Genève. 

L’Éthiopie ne peut en aucun cas être considérée comme un pays sûr pour les requérant·e·s d’asile qui y sont refoulé·e·s, en raison des graves atteintes aux droits humains perpétrés par le régime. Depuis janvier, la situation dans le pays s’est encore dégradée. Solomon Arkisso y vit caché, par peur de représailles à la suite de son départ du pays et en raison de son appartenance à une minorité linguistique discriminée.

En mai, le Grand Conseil genevois a voté une résolution en faveur d’un permis humanitaire pour Tahir Tilmo, renvoyé par le même vol spécial que Solomon Arkisso. Le Parlement vaudois lui a emboîté le pas il y a quelques jours, à l’initiative des élu·e·s d’Ensemble à gauche, en collaboration avec le collectif Droit de rester. 

La portée de ces résolutions ne doit toutefois pas être surestimée. Elles représentent certes un désaveu symbolique pour la politique de renvoi des autorités, mais la Confédération pourrait refuser d’y donner suite, compte tenu de la ligne extrêmement dure adoptée par les autorités fédérales en matière d’asile.

Hadrien Buclin