Mobilisations indigènes contre extractivisme suisse
Après plus de 20 jours de blocus routier c’est à coups de matraque et grenades lacrymogènes que des activistes indigènes au Guatemala protestant contre une société minière suisse ont été délogé·e·x·s.
Depuis plus de dix ans, la Compagnie guatémaltèque de nickel (CGN), filiale du groupe minier suisse Solway enregistré dans le canton de Zoug certainement pour sa faible imposition, exploite et commercialise du nickel. Les habitant·e·x·s de la région de Izabal dans le nord-est du pays, et les communautés indigènes q’eqchi’ ont régulièrement dénoncé l’extractivisme de la CGN.
Depuis son rachat par Solway en 2014, les activités de la compagnie ont engendré des dégâts environnementaux massifs. Les mobilisations dénoncent la non-consultation des populations locales de la part de l’entreprise ainsi que l’omission d’une étude d’impact environnemental. En juin 2020, la Cour constitutionnelle guatémaltèque a suspendu la licence de l’exploitation minière de Solway pour non-respect de la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT). Cependant le projet minier en main helvétique se poursuit.
Le 4 octobre 2021, des mobilisations massives s’organisent devant la CGN, sur les routes menant aux mines et dans la ville de El Estor. Le 23 octobre l’état de siège est déclaré et ce ne sont pas moins de 500 militaires et 350 policier·ère·s qui sont déployé·e·s pour mettre fin aux protestations. Cette répression s’ajoute à la longue liste des violences et exactions faites aux mobilisations anti-extractivistes dans cette région et plus largement dans le monde.
Clara Almeida Lozar