Pinkwashing au sein d’un club de boxe lausannois

Malgré une communication bien ficelée, des partenariats suggérant un espace safe, des codes de conduites pour les coach·e·x·s et les membres, des comportements sexistes se reproduisent au sein d’un club de boxe à Lausanne.

En décembre 2020, un communiqué de presse annonçait l’inauguration d’« une salle de combats pour lutter contre les discriminations basées sur le genre, l’orientation sexuelle. 1 personne sur 2 a vécu ou observé de la discrimination dans les salles de sport de combats à l’encontre des femmes, de la communauté LGBTIQ+ ». Il rajoute qu’il souhaite être le premier club inclusif, engagé et un safe space et lance pour ce faire un financement participatif.

Le club s’organise sous la forme d’une association, présidée par un homme. Le vocabulaire de communication est consciencieusement choisi, les partenariats autour du projet également : Eyes Up, Vogay, et une marraine comme garante de cette approche : la conseillère nationale verte, Léonore Porchet. La communication passe par les réseaux sociaux Facebook et Instagram. C’est en partie grâce à ce marainnage que le crowdfunding remporte un grand succès dans les temps impartis.

Derrière les coulisses… des comportements sexistes

Il pourrait s’agir d’une belle histoire d’évolution et d’intégration, mais avant même l’ouverture de la salle au public, des comportements déplacés du président auprès de membres sont rapportés au comité, qui ne prend pas de mesure. C’est uniquement sous la pression de la marraine, qu’il engage finalement une démarche avec une médiatrice, sans suspendre le concerné. La médiatrice dont la provenance est inconnue agit avec peu d’égards face aux droits des victimes, en n’appliquant pas leur droit à ne pas être exposé·e·x·s à la personne problématique.

Le code de conduite du club, signé par les coach·e·x·s est pourtant clair : il indique ne tolérer « aucun comportement ou attitude basé sur le genre et l’orientation sexuelle, y compris ceux constitutifs d’harcèlement sexuel. » le dernier point veut même que toute infraction au code de conduite soit immédiatement signalée.

La gestion de cette situation montre, une fois de plus, les violences systémiques auxquelles les victimes ont à faire face : mise en doute de la parole, soutien des personnes qui sont dans une position de direction, puis accusation de diffamation. Et tout cela pour un club qui se veut inclusif.

Malgré la violence des accusations suite à la prise de parole des victimes, nous continuerons à mettre en lumière les comportements sexistes et faire appliquer une tolérance zéro à ce type d’actions. De même que nous ne tolérons pas que ce type d’association instrumentalise nos luttes – tel un label – à des fins commerciales.

Que ce soit à la maison, dans l’espace public ou dans les lieux de loisir, tout acte de violence doit être combattu, et c’est dans la rue que nous le ferons.

Lana Damergi