Vers une Pride queer et radicale

Des militant·x·e·s de divers horizons se sont réuni·x·e·s samedi dernier à Lausanne pour dessiner les contours d’une manifestation queer et anticapitaliste, en complément aux Prides déjà existantes. 

Un drapeau LGBT et des fumigènes
Pride de nuit 2019 à Nice

Depuis quelques années, les questions LGBTQIA+ prennent une place grandissante dans notre société. Cela passe principalement par une plus grande acceptation des orientations sexuelles gayes et lesbiennes, une hausse de la visibilité des transidentités et, de manière générale, une récupération des questions LGBTQIA+ par les institutions et entreprises capitalistes.

Dans ce contexte, les Prides connaissent un succès fulgurant mais ces événements se résument majoritairement à des espaces de fête dans lesquels les entreprises et les associations historiques occupent bien souvent le devant de la scène. Les revendications avancées sont pour la plupart réformistes, voire assimilationnistes dans le sens où le but visé est une acceptation des orientations non-hétérosexuelles et des identités non-cisgenres dans notre société libérale sans remise en question du système (voir solidaritéS no 393).

Face à cela, des militant·x·e·s queer, dont un certain nombre de membres de solidaritéS, ont décidé de s’allier pour créer un collectif avec l’objectif de réfléchir à d’autres manières d’aborder l’activisme LGBTQIA+, notamment sur la base d’orientations politiques radicales et anticapitalistes. Le collectif vise également la mise sur pied d’une Pride de nuit – une alternative aux Prides existantes mettant en avant des revendications queer, antiracistes et révolutionnaires.

Vers un manifeste queer

Dans cette optique, une réunion d’une demi-journée s’est tenue samedi dernier. Au programme : élaboration d’une ligne politique pour l’écriture d’un manifeste – point central de la manifestation prévue pour l’été prochain.

Au fil des discussions, de nombreuses problématiques et revendications ont été relevées. Entre autres, il s’agit de désindividualiser les questions identitaires et comprendre leur teneur politique et collective afin de mettre en avant une perspective queer et indissociablement anticapitaliste.

à cela s’ajoutent les violences subies par les personnes LGBTQIA+. à la fois inter-individuelles, institutionnelles et systémiques, elles ne peuvent être combattues sans envisager une perspective anti-carcérale et une lutte acharnée contre l’assimilationnisme prôné par le système cishétéropatriarcal, ainsi qu’une remise en question profonde de toutes les normes qui l’accompagnent – outils de reproduction de la société capitaliste. 

Pour poursuivre l’organisation de cet évènement, d’autres réunions de préparation sont déjà prévues. La prochaine, ouverte à tou·x·te·s, concernant l’organisation pratique, aura lieu le 16 janvier 2022.

Em Obert Seb Zürcher Valentine Buvelot

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