L’initiative « 1000 emplois » trahie par une partie des siens !

Femmes et hommes sur un chantier

L’intiative « 1000 emplois » de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) demandant la création d’emplois sociaux et écologiques et portée également par les partis de l’Alternative s’est vue retoquée par le Conseil d’État à majorité rose-verte au profit d’un contreprojet. Ce changement de cap est incompréhensible pour les signataires de cette initiative et constitue une brutale déconvenue pour les militant·e·s vert·e·s et socialistes qui ont récolté des signatures pour la faire aboutir. 

Le Conseil d’État, outre l’argument du coût trop élevé de la mise en œuvre, a feint de ne pas comprendre le sens de la proposition centrale de l’initiative. En renvoyant à l’Office cantonal de l’emploi la charge de former et de mieux réinsérer les chômeurs·euses – ce qui est d’ores et déjà sa vocation – il fait l’impasse sur le but de l’initiative qui n’est pas de mieux gérer le chômage, mais de le combattre à sa racine en créant des emplois dans des secteurs à développer ou à professionnaliser : l’éco-construction, l’éco-rénovation et les soins à la personne (le care). 

L’initiative rompt avec la résignation ambiante sur l’impossibilité pour un certain nombre de travailleurs·euses de retrouver une place sur le marché du travail. Elle prévoit que l’État favorise la diminution du temps de travail, sans perte de salaire, pour mieux partager l’emploi. L’État, premier employeur du canton, donnerait ainsi une impulsion significative dans des domaines qui non seulement offrent des marges importantes de développement, mais surtout répondent à des impératifs de besoins sociaux et à la nécessité d’agir face à la crise climatique. 

Jocelyne Haller