Le Bio Sauvé!

Le Bio Sauvé!

C’est grâce à une lutte acharnée des militant-e-s, grâce à une unité de la gauche et des verts carougeois créative et enthousiaste, que la victoire-qui n’était pas du tout courue d’avance-a été possible, le 18 avril, avec une majorité de 56%.

La droite carougeoise avait donc lancé un référendum contre l’achat du bâtiment du cinéma (1,7 million), voté à la majorité du Conseil municipal en janvier, arguant que la commune devrait plutôt consacrer de l’argent aux dépenses sociales comme les crèches et les EMS… (Vive la cohérence!)

Les Ami-e-s du BIO, venant des forces de gauche, des milieux culturels et artistiques (Fonction Cinéma, Société d’art public, Le Boulet, les centres de loisirs, etc) et tous les militant-e-s qui luttaient depuis des années pour la sauvegarde du cinéma, se sont donnés avec enthousiasme et créativité durant cette dernière campagne. Quelques exemples d’actions parmi d’autres, afin de donner des envies d’évènements culturels et conviviaux qui améliorent la qualité de vie dans une commune ou un quartier: Les Amis du BIO s’étaient associés au Tram bleu, également produit de la première moitié du XXe siècle et rescapé d’une volonté de démolition, pour organiser un cinéma itinérant sur les rails du tram, avec des films d’animation durant tout un après-midi. Le Conseil des femmes de Carouge avait organisé un débat dans un bistrot: «Pourquoi tant de passion pour le cinéma BIO?» qui, s’il n’a pas permis à son regret de relancer le débat contradictoire avec des opposantes, (aucune n’avait accepté l’invitation), a convaincu quelques sceptiques. Chaque samedi, des militant-e-s discutaient avec les passants sur la place du Marché et créaient ainsi une animation citoyenne. Le site www.cinema-bio.ch était toujours tenu à jour et fort bien illustré et documenté.

Pour l’occasion, des recherches ont été faites pour retrouver les traces de l’histoire du cinéma: le titre BIO vient du «biographe», ancêtre du cinéma, inventé en 1893 par le précurseur français du cinéma Georges Demery. Le nom de biographe était donné aussi bien à des sociétés de distribution de films, à des formats de films qu’à des cinémas, notamment à Chicago en Suède et à Carouge, à partir de 1972.

Le prochaine échéance: le 11 mai, le Conseil Municipal va voter les statuts de la Fondation qui aura la charge de préparer et mettre en œuvre la rénovation du bâtiment, cherchera de nouvelles subventions et choisira un nouveau gérant d’exploitation du cinéma. Ce comité sera composé de représentant-e-s de la commune, des milieux cinématographiques et des associations culturelles. Ce choix va être important pour établir une alliance dynamique. Car les projets sont nombreux (festivals à thèmes, ciné-clubs pour enfants, collaborations avec l’Ecole des Beaux-Arts, évènements culturels, etc) pour créer un nouveau volet culturel à Carouge. On rêve même d’une dynamique BIO entre cinéma, cultures biologiques, biologistes et biographes… La vie, quoi!

(mbu)