L’UDC veut légaliser le racisme: résistance!

L’UDC veut légaliser le racisme: résistance!

Lors de l’assemblée nationale de délégués de l’UDC, tenue le 21 août à Bâle, le président du parti blochérien Ueli Maurer a annoncé que celui-ci allait déposer des interventions parlementaires diverses, proposant la suppression de l’article contre le racisme, qui figure dans le code pénal suisse en son article 261 bis. C’est l’introduction de cet article, approuvé en votation populaire en 1994, qui avait permis à la Suisse de ratifier la Convention internationale de 1965 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

Ce sinistre élan blochérien est une défense ouverte d’un prétendu «droit au racisme», que ce parti annonce vouloir conquérir légalement aujourd’hui, mais dont il a fait un abondant usage anticipé dans ses placards xénophobes et racistes, publiés dans la grande presse quotidienne à la veille des élections nationales de l’an passé. solidaritéS les avait dénoncé à l’époque publiquement – dans la presse et dans ses tracts – et la section genevoise de l’UDC avait eu le sacré culot de déposer une plainte pénale contre nous, ne supportant pas qu’on lui dise en face ses quatre vérités.

Les affiches de l’UDC, diffusées dans le cadre de sa campagne en vue du vote du 26 septembre – voir en UNE de notre journal et sur leur site web – sont une nouvelle illustration du racisme inadmissible distillé par ce parti. Le bébé blond au yeux bleus d’un côté que l’UDC veut «protéger» contre l’«étatisation», que représenterait prétendument la modeste assurance-maternité concédée aux femmes, d’un côté… Les mains – dont pas une n’est blanche – qui se saisissent avidement du précieux passeport rouge à croix blanche, mis à l’encan dans un cageot de l’autre… Le message est on ne peut plus clair!

L’UDC, bien sûr, se défend de vouloir aménager le droit pénal à son propre usage. Non, ses motifs seraient bien plus altruistes. Qu’on en juge, il s’agit d’ôter la base légale qui a permis au Tribunal fédéral, dans un récent arrêt, de déclarer illégaux les propos racistes, y compris tenus dans de prétendues «assemblées privées» organisés par des groupes ouvertement néonazis!

Dans ce climat, les dérapages racistes du côté de la police genevoise que dénonce le CRAN (Carrefour de Réflexion et d’Action contre le Racisme anti-Noir): contrôles d’identités ciblés sur les noirs, dérapages verbaux et physiques, fouilles au corps avec déshabillage en public… sont particulièrement intolérables. La dernière et scandaleuse affaire de Cornavin, lors de laquelle des policiers en service ont comme le dit le CRAN «pastiché les scènes atroces qui suivaient l’arrestation des esclaves noirs fugitifs aux Amériques» est révélatrice. Nous reviendrons sur ces questions dans notre prochain numéro… (pv)