NON à un hôtel de luxe, OUI au logement!

NON à un hôtel de luxe, OUI au logement!

Le 28 novembre, les électeurs du Canton de Genève votent sur l’avenir de l’«Hôtel Carlton» dans le quartier des Pâquis, propriété de la fondation mise en place par le Grand Conseil genevois afin de gérer, valoriser et réaliser les «actifs» de la BCG, cédés à l’Etat pour éviter la faillite de cette banque cantonale. Ceux-ci sont des gages immobiliers largement surévalués par la spéculation de la seconde moitié des années 90. L’immeuble en question, destiné à l’origine au logement, comprend plus de 120 studios, inoccupés mais habitables de suite, équipés de kitchenettes et de salles de bain.

Il a été occupé ce printemps par une centaine de personnes en formation et à bas revenu, déterminées à faire primer le droit au logement, inscrit dans la constitution genevoise, sur la «valorisation» de cet immeuble autorisée par le Grand Conseil, consistant à le vendre au prix fort à un groupe privé projetant d’ouvrir un nouveau 4 étoiles à Genève. La loi avalisant cette opération, votée par parlement genevois, a été contestée par un référendum, lancé par le collectif des occupants qui a réuni près de 10000 signatures, en deux semaines seulement, ce qui démontre un réel soutien populaire. Voter NON à la vente du Carlton annulera celle-ci, rouvrant la voie à une solution publique ou coopérative d’affectation de cet immeuble pour contribuer à répondre au besoin social criant de logements accessibles à ceux qui en ont besoin.

Au-delà du Carlton lui-même, le message d’un NON sera qu’il faut changer les règles du jeu: tous les objets susceptible de servir au logement social qui sont entre les mains de la Fondation devraient être acquis par les collectivités publiques à des prix non spéculatifs.

Le financement des pertes encourues du fait de la «valorisation insuffisante» de ces objets devrait être garanti par une taxe ad hoc sur les transactions immobilières, ciblant plus fortement les transactions spéculatives. Ainsi, les milieux qui se sont servis de la BCG pour spéculer seraient invités aujourd’hui à passer à la caisse. Cette «taxe Tobin» contre la spéculation immobilière contribuerait aussi à freiner la spéculation, dont sont victimes tous les locataires. (rk)