Dans les bacs

Dans les bacs

Memories of Django

Les hommages à Django Reinhardt sont nombreux, mais pas toujours à la hauteur des attentes qu’ils suscitent. Il y a cependant également des perles qui jaillissent ça et là. C’est la cas de Mémoires d’Angelo Debarre et Tchavalo Schmitt, deux des tous grands guitaristes swing du moment. Mémoires est en réalité un double hommage à l’illustre manouche. A l’artiste bien sûr, mais également à sa guitare, une Selmer 452, véritable instrument de légende, qui est à la six corde ce que le stradivarius est au violon. Les luthiers toulousains Serge Gallato et Geronimo Mateo viennent en effet d’achever leur minutieux projet de réédition de la Selmer et de sortir la Gallato 452. C’est sur cet instrument que Angelo Debarre et Tchavalo Schmitt revisitent le répertoire de Django Reinhardt. L’enregistrement acoustique, sans prise de son au sillet ou dans la caisse, restitue toute l’ampleur et la chaleur du son de la Gallato 451. Restait donc aux virtuoses d’interpréter des standards du maître pour que l’hommage approche la perfection… On retrouve «Minor Swing», «Troublant Boléro», «Twelfth year» ou encore une interprétation époustouflante de «Nuages». Un disque indispensable pour tous les amateurs de swing manouche.

Angelo Debarre et Tchavalo Schmitt, Mémoires, Le Chant du Monde.

Electro suédoise planante

La Suédoise Stina Nordenstam est une artiste mystérieuse. Elle ne quitte que très rarement ses froides contrées, dont la douce mélancolie des atmosphères hivernales semble envahir l’espace dès la première écoute de The World Is Saved. Si ses premiers albums peuvent paraîtrent un peu hermétique et difficiles d’approche, bien qu’ils soient de grande qualité, il en va tout autrement avec This Is Stina Nordenstam, sorti il y a deux ans, et The World Is Saved. Ces deux disques sont d’une somptueuse beauté, dans le plus pur style de l’électro intime et mélancolique scandinave, qui commence – enfin – à être reconnue à sa juste valeur. La douceur de sa voix enfantine, mêlée aux arrangements évoquant l’étrange, n’est d’ailleurs pas sans rappeler les atmosphères de Lady & Bird, album de Keren Ann et de l’Islandais Bardi Johansson. Les teintes voluptueuses de The World Is Saved font également penser Summer Make Good, de Múm, composé dans un phare perdu au nord de l’Islande. Ce nouvel opus de Stina Nordenstam est parfait pour accompagner les soirées froides qui s’annoncent et ravira tous les amoureux de l’hiver.

Stina Nordenstam, The World Is Saved, V2

Erik GROBET