Congrès du POP vaudois: quelle politique d’alliance?

Congrès du POP vaudois: quelle politique d’alliance?

Le 61e congrès du POP vaudois s’est tenu le samedi 13 novembre à Montreux. Clin d’œil involontaire (?), la tribune est décorée du drapeau vaudois, alors que dans son prolongement, au fond de la scène, un poster de Che Guevara proclame «soyons réalistes, demandons l’impossible!». Illustration des tensions entre espoirs toujours caressés et réalité prosaïque du travail parlementaire, entre mobilisations et institutionnalisation? Toujours est-il que cette interrogation sur le lien entre le discours et la pratique fut aussi présente durant cette journée de discussion tournant autour de la politique d’alliance du POP.

Sans déboucher sur de véritables décisions concrètes, le congrès, auquel assistaient une délégation du CASs et Pierre Vanek, conseiller national de solidaritéS, a débattu de la construction future du POP vaudois et de la «gauche de transformation sociale», d’abord en groupes de travail le matin, puis en assemblée plénière l’après-midi. Deux grands pôles de préoccupations sont ainsi apparus: la travail de proximité – y compris sous ses aspects festifs et conviviaux – et les perspectives électorales. Avec le rappel intermittent de la nécessité de participer aux luttes et aux mobilisations sociales, syndicales et politiques qui offrent la possibilité d’une unité d’action avec des forces de la gauche radicale, comme le CASs. Positivement perçue, cette unité d’action reste néanmoins largement tributaire des votations et des élections.

En outre, la forme qu’elle doit prendre fait débat. Fusion de différents courants à l’image de la création du POP vaudois au sortir de la Deuxième guerre mondiale? Fédération de groupements distincts à l’image de l’Alliance de gauche genevoise évoquée par Pierre Vanek? Comment traduire l’injonction célèbre du «marcher séparément, frapper ensemble»? Et dans quelle perspective? Celle de majorités parlementaires ou gouvernementales de «gauche plurielle», de triste mémoire, ou celle d’un large mouvement de mobilisation anticapitaliste? Tels sont les points sur lesquels une discussion et des pratiques communes permettront d’avancer des réponses précises.

Daniel SÜRI