Tunisie: première visite familiale...

Tunisie

Première visite familiale

La famille de Hamma Hammami* n’a pu obtenir une autorisation de visite que le 8 février. Cette visite a eu lieu à travers un double grillage et s’est déroulée sous surveillance, des agents étaient présents du côté de H. Hammami, entre les grillages et du côté de la famille. A noter qu’il est incarcéré dans la section des condamnés à mort, avec des détenus de droit commun, de la prison civile 9 Avril de Tunis.

Appel des avocats tunisiens

A l’appel du bâtonnier Me Béchir Essid et du conseil de l’ordre des avocats, une conférence de presse s’est tenue le 13 février. Un grand dispositif policier a été déployé autour du palais de justice de Tunis où se trouve le siège du conseil de l’ordre. Plusieurs journalistes étrangers et photographes tunisiens, ainsi que les ONG tunisiennes (Ligue tunisienne des droits de l’homme, Conseil national pour les libertés en Tunisie, Association tunisienne des Femmes démocrates, le Centre pour l’indépendance de la magistrature, etc.) ont été interdits d’y assister.



Le bâtonnier a tenu à rappeler la fausseté des propos du ministre de la justice Béchir Tekkari lors de sa conférence de presse du 7 février. Me Béchir Essid a de nouveau confirmé la légitimité de la grève des avocats à laquelle le conseil de l’ordre a appelée jeudi 7 février et qui a été largement suivie. Il a souligné que la constitution tunisienne garantit ce droit et que c’est le conseil de l’ordre, élu par les avocats, qui les représente et par conséquent a parfaitement la légitimité, comme tout autre syndicat, d’appeler à la grève.



Il a ensuite souligné que c’est le comportement des autorités lors du procès du samedi 2 février de Hamma Hammami et ses camarades, qui les a contraints à décider la grève, en effet c’était la police secrète qui dirigeait les audiences, c’est elle aussi qui a agressé les prévenus et les avocats au sein même de l’enceinte du tribunal. Les droits de la défense ont été totalement bafoués lors de ce procès contrairement à ce qu’a prétendu le ministre de la justice.



Il a également cité les intimidations et les menaces continues dont les avocats sont victimes. Cinq vols de cabinets d’avocats ont eu lieu la veille et le lendemain de la grève, dont celui de Me Mokhtar Trifi (…) (ac)


* Voir notre article dans le N°3 de solidaritéS du 7 février 2002

Le nucléaire US rongé de l’intérieur

Les antinucléaires helvétiques se préparent à lancer la campagne en faveur des initiatives Sortir du Nucléaire qui passent au vote en 2003, nous y reviendrons. A Genève, ContrAtom en particulier cherche des activistes prêts à s’engager pour des actions militantes régulières dans ce sens (pour info voir sous peu le site www.contratom.ch). Un premier rendez-vous est prévu pour lancer la campagne le 24 avril …dans un abri de la PC à la Jonction.



En attendant signalons que si Bush brandit la menace de première frappes nucléaires banalisées contre les ennemis de son empire, le New York Times du 26 mars annonce quant à lui …que les opérateurs de toutes les centrales atomiques des USA ont reçu l’ordre de vérifier d’urgence les couvercles des cuves de leurs cocottes à plutonium.



Terrorisme? Non, mais on vient de découvrir – par hasard lors de travaux d’entretien – qu’un réacteur, âgé de 25 ans «seulement», à Davis-Besse en Ohio, avait vu son couvercle rongé par de l’acide dans l’eau de refroidissement, au point qu’il ne restait qu’un demi-pouce d’acier inox intact sur les six pouces d’épaisseur d’origine.



Derrière cette faible barrière, une pression d’eau de 2200 livres par pouce carré, qui avait déjà complètement déformé la mince couche d’acier restant. La Nuclear regulatory commission (NRC) a demandé aux exploitants des dizaines de réacteurs du même type de rendre rapport pour le débutd’ avril afin de déterminer s’ils sont «assez sûrs» pour rester en service.



Selon des experts cités par le NY Times, si le couvercle avait été percé, on aurait pu voir une situation de perte d’eau de refroidissement, avec des dégâts au coeur du réacteur et une fusion possible de celui-ci entraînant des rejets radioactifs «conséquents»…



Une corrosion de ce type n’avait «jamais été considéré comme une possibilité crédible» (sic!) selon Brian Sheron l’un des directeurs de la NRC. Le remplacement du couvercle en question est en outre problématique, l’opération n’ayant pas été prévue au moment de la conception de l’installation.



Le NY Times indique qu’il faudra sans doute pour le moins des arrêts de plusieurs semaines pour contrôle des réacteurs suspects et que de tels arrêts de contrôle sont devenus «extrêmement rares» par rapport à ce qui se faisait dans les années 70 et 80…


(pv)