Élections à Neuchâtel: offensive des jeunes

Élections à Neuchâtel: offensive des jeunes

Sur les trois districts dans lesquels SolidaritéS présente des candidat-e-s dans le canton de Neuchâtel, une des listes – celle du district de Boudry – présente exclusivement des candidat-e-s âgé-e-s de
25 ans au maximum. Rencontre avec Laure Grüner, candidate sur cette liste et militante de la Jeunesse SolidaritéS
.

Peux-tu nous présenter la liste solidaritéS du district de Boudry?

Elle est constituée de cinq jeunes candidat-e-s, à savoir Béatrice Droz, 25 ans, de Corcelles, Philippe Lüthi, 22 ans, de Boudry, Thomas Epiney, 21 ans, de Gorgier, David L’Epée, 22 ans, de Corcelles, et moi-même, 18 ans, de Chez-le-Bart. Nous sommes tous les cinq membres de la Jeunesse SolidaritéS, mais c’est une liste SolidaritéS, car notre groupe jeune ne s’occupe pas de politique électorale et concentre son action sur le militantisme de rue.

La composition jeune de cette liste est-elle le fruit d’une volonté délibérée de solidaritéS?

Nous sommes partisan-ne-s de l’égalité entre les sexes et entre les âges. Nos candidatures ont toutes la même valeur, et la jeunesse de notre liste ne relève d’aucune stratégie particulière. Cette proposition est d’abord venue… des jeunes eux-mêmes, qui ont désiré être candidats. SolidaritéS a toujours présenté un certain nombre de jeunes sur ses listes, et si nous parlons ici du district de Boudry, j’ajoute que dans les autres districts dans lesquels nous nous présentons, notamment celui de Neuchâtel, les jeunes ont aussi leur place.

Partant du principe que les jeunes représentent une partie importante de la population, nous ne pouvons que constater que nous sommes sous-représentés au Grand Conseil, comme dans l’ensemble des institutions politiques. SolidaritéS attache une grande importance à la représentation des citoyen-ne-s par eux-mêmes, et non par des tiers issus des milieux privilégiés. Aussi, nous désirons renforcer la présence de tous les groupes sous-représentés, tels que les jeunes, les ouvrier-ère-s, les femmes, etc. Les gens de notre âge sont plus concernés encore que nos aînés par le monde de demain.

Est-ce aussi cette idée de la représentation directe des citoyens qui te pousse à te
présenter en tant que femme?

Tout à fait, dans le désir de rétablir l’égalité. C’est ce même désir qui explique que notre liste pour le Conseil d’Etat est exclusivement féminine. Beaucoup de choses restent à faire pour amener l’égalité des sexes, et le changement, la remise en cause des vieilles autorités patriarcales, passe aussi par les institutions et la démocratie représentative, même si ce n’est de loin pas le seul terrain de notre lutte.

Quelles sont les attentes politiques des jeunes actuellement?

Les jeunes aimeraient voir le canton leur assurer une formation, et leur éviter de commencer leur vie professionnelle par le chômage. Ceux et celles parmi nous qui sont étudiant-e-s aimeraient que les élu-e-s mettent des garde-fous à l’Université, pour tempérer son zèle aveugle à s’aligner sur les dogmes ultra-libéraux du processus de Bologne (réforme européenne en cours). De manière générale, les questions sociales et environnementales sont des préoccupations qui tiennent à cœur à notre génération. En cette période de désillusion politique et de méfiance vis-à-vis des institutions, elle ne retrouvera la confiance et le sentiment du vivre-ensemble que si elle peut se sentir représentés par des candidat-e-s qui défendent ces valeurs. Elle a compris une chose, c’est que la République avait grand besoin d’un coup de jeune. Voilà pourquoi nous sommes là.

Entretien réalisé par David L’EPÉE