Battre la droite aux élections 2005: l'ADG à la croisée des chemins

Battre la droite aux élections 2005: l’ADG à la croisée des chemins

L’avenir de l’Alliance de Gauche est en débat: saura-t-elle relever le défi d’un élan renouvelé et d’une ouverture à militant-e-s nouveaux – femmes et hommes – pour luttter ensemble sans concessions contre le néolibéralisme? Nous reproduisons ici de larges extraits d’une lettre adressée par solidaritéS à ses partenaires dans cette alliance – Parti du Travail et Indépendants – concernant l’échéance des élections cantonales d’octobre, suite à notre AG du 21 mars sur ce sujet. (réd)

«L’AG de solidaritéS du 21 mars confirme notre volonté de former une liste commune de l’ADG pour les élections cantonales d’octobre. En effet, nous considérons que ces élections ont une importance particulière: elles se déroulent dans une situation politique marquée par une aggravation de la politique néolibérale menée depuis 4 ans. […] Dans ce contexte, l’espoir de nombreux salariés-électeurs est de battre la droite cet automne pour changer de politique, d’autant plus qu’une victoire de cette droite arrogante lui permettrait d’aller plus loin et plus vite dans sa politique de démantèlement des acquis sociaux.

Cela signifie que toutes les composantes de l’ADG doivent estimer que la priorité absolue dans la préparation d’une liste pour les élections de cet automne doit être de viser à rassembler un maximum de forces pour battre la droite. Cela implique donc que la liste soit la plus large possible pour refléter l’ensemble des mobilisations, des mouvements sociaux, des résistances face à la politique néolibérale. […]

Cependant, nous avons pris acte du fait que le groupe des Indépendants souhaitait fermement partir en campagne avec une liste très restreinte (24 candidat-e-s), qui comporte aussi une représentation plus forte de ses membres (1/3 au lieu de 1/5, dans les scrutins précédents). Nous avons pris acte également du fait que le PdT, après avoir défendu l’objectif d’une liste large et ouverte, s’était finalement rangé à la position du groupe des Indépendants.

Cette position nous semble en contradiction avec les objectifs ci-dessus et avec notre conception de l’action politique. […] Mais surtout, le fait de baser la construction d’une liste sur la méfiance, sur la crainte de se faire «blouser» par l’autre, aboutit à la perte de crédibilité, de dynamisme et d’espoir d’une alliance qui se réduirait à la volonté de reconduire de manière «équilibrée» certains élus. Cet objectif va jusqu’à vouloir interdire sur la liste la mention de l’appartenance à une composante des candidat-e-s, ce qui revient à gommer le fait que l’ADG est une alliance entre trois composantes, avec leurs différences.[…]

L’importance que nous accordons au fait de présenter une liste unique ADG s’est traduite par le fait que notre délégation a proposé à l’assemblée des délégués de l’ADG du 16 mars de faire d’importantes concessions par rapport à notre position de départ en faveur d’une liste large et ouverte, exprimée par écrit dès juin 2004. […]

Lors de cette assemblée des délégué-e-s de l’ADG, nous avons été extrêmement surpris de constater que vous n’étiez pas disposés à chercher un terrain d’entente. En effet, vos dernières propositions en vue d’une liste commune restent strictement alignées sur celles du groupe des Indépendants. Tout juste avez-vous concédé que solidaritéS puisse présenter 9 candidat-e-s au lieu de 8, soit trois de plus que ses élu-e-s actuels, et que trois candidat-e-s «non affiliés» à l’un de nos trois mouvements trouvent place sur la liste commune. L’acceptation de seulement 3 candidats «non affiliés» ne peut pas être vue comme une concession sérieuse et une ouverture réelle de la liste.

L’ensemble des conditions imposées par l’Assemblée des délégué-e-s du 16 mars a donc été estimé inacceptable par notre Assemblée Générale […]. Comment nos électrices et nos électeurs pourraient-ils comprendre en effet, qu’au moment où le groupe des Indépendants revendique d’accroître sensiblement la proportion de ses candidat-e-s, il exige de ses partenaires qu’ils acceptent une liste ultra-rétrécie de 27 noms, alors même que le PSG en présente 45? […]

Cela nous a contraint, tout en continuant d’espérer que des conditions politiques acceptables nous permettront d’aboutir à une liste commune, de préparer une liste de candidat-e-s large et ouverte autour de solidaritéS. Un Congrès cantonal de solidaritéS, le 23 avril, se prononcera sur un programme et une liste provisoire de candidat-e-s.»