LAsi: les Etats dynamitent le droit d’asile!

L’asile serait devenu le problème majeur en Suisse, les requérants, tous dealers, perturberaient de façon insupportable la vie quotidienne des citoyens et ruineraient l’économie. Les scénarios les plus fous circulent tant dans la rue, que dans la presse et dans les arènes politiques. Blocher assène tranquillement ses affirmations, complètement éloignées de la réalité. Et la majorité des conseillers aux Etats, ainsi que des journalistes et éditorialistes, suivent la voix de leur maître, sans aucune distance.

Les modifications de la loi sur l’asile votées par le Conseil des Etats le 17 mars

1. Pas d’accès à la procédure d’asile pour des requérants n’ayant pas des documents d’identité selon le standard suisse.
2. Exclusion d’assistance pour les requérants d’asile ayant reçu une réponse négative.
3. Aide d’urgence conditionnelle, refusée si la personne refuse de collaborer à son renvoi, même si elle n’a aucun moyen de subsistance.
4. Possibilité pour la Suisse de demander aux autorités du pays d’origine des renseignements sur une personne fuyant ce pays par crainte de persécutions, avant que la procédure ait déterminé si elle est en danger.
5. Extension de 12 à 24 mois de la durée de détention d’une personne n’ayant commis aucune infraction, mais s’opposant à un renvoi dans son pays d’origine.

Or ces mesures vont non seulement empêcher l’accès à la procédure d’asile, mais seront coûteuses et inefficaces. Les mesures de contraintes n’ont rien résolu et le risque social de l’exclusion d’assistance et de mise en illégalité est très élevé!

Une des plus fermes militantes de droit d’asile et de la défense des sans-droits en Suisse, Hélène Küng de Lausanne, a répondu ainsi à Michel Danthe, rédacteur en chef du «Matin dimanche», auteur de l’édito à la louange de Blocher le 20 mars:

«Une seule réponse: venez, si vous en avez le courage et l’honnêteté, voir ce qui se passe vraiment dans le domaine de l’asile. Venez lire des dizaines de décisions prises par l’ODM et vous verrez si l’accueil des vrais réfugiés a vraiment lieu. Venez voir dans quelles conditions vivent les personnes frappées de “non-entrée en matière”, et comment les décisions ont été prises. Venez voir si ces conditions sont “attractives” comme l’affirmait M. Blocher en demandant que l’aide d’urgence soit conditionnelle.»

Seule la confrontation à la réalité pourra ouvrir des yeux.

Pour suivre l’actualité de l’asile, consultez le site www.elisa.ch et suivez les actions du Carrefour suisse NEM-NEE. Soyons à la manif du 1er avril à Lausanne (v. Agenda) (mbu)