Stop au «hold-up» des assureurs maladie

Stop au «hold-up» des assureurs maladie

Le 4 octobre, une vingtaine de militant-e-s de solidaritéS a investi les locaux genevois de santésuisse en compagnie de la presse qui a reçu le communiqué ci-dessous. Cette action visait à demander aux assureurs des explications sur leurs comptes et leur gestion. Parallèlement à cette action symbolique, solidaritéS a imprimé des cartes que tou-te-s les assuré-e-s genevois peuvent envoyer à santésuisse, organe faîtier des assurances, pour exiger la transparence des comptes des caisses-maladie et le remboursement du trop perçu de ces 4 dernières années. Ces cartes sont à commander à solidaritéS, par téléphone au 022 740 07 40 ou par e-mail à info@solidarites.ch.

La hausse des primes d’assurance maladie est continue depuis le début de la LAMal (1996). Elle atteint les 78% alors que la hausse des coûts de la santé pour la même période est inférieure à 50%! Les assureurs justifient cet écart par la nécessité de constituer des réserves et des provisions, y compris pour la péréquation entre les caisses. En fait, cette hausse injustifiée constitue un «trésor de guerre», entre autre pour éponger les pertes en bourse, pour financer des campagnes politiques, et autres activités opaques.

Pour la seule période de 2000 à 2004 à Genève, selon les chiffres officiels du DASS, la progression de nos primes d’assurance maladie a été de 8,3% supérieure à celle des coûts. Où est passée cette différence, équivalente à 923 Frs par assuré-e sur ces quatre années? Ce trop-perçu doit nous être restitué!

De plus, ce système profondément injuste pérennise les inégalités sociales: nous sommes les seuls en Europe à maintenir le financement de l’assurance maladie par des primes identiques par tête et non en fonction des capacités financières des assuré-e-s. De plus, ce système accentue davantage les inégalités avec une charge des primes toujours plus forte proportionnellement pour les bas revenus que pour les classes aisées, et avec une augmentation de la participation directe aux coûts des prestations. La politique des subsides ne corrige que partiellement ces inégalités dans un système qui manque totalement de transparence, empêchant tout contrôle démocratique.

Et pourtant, le parti radical, avec son conseiller fédéral M. Couchepin veut réformer la LAMal sous le dogme néo-libéral du «moins d’Etat», d’une concurrence accrue entre caisses pour la «chasse au bons risques», et d’une gestion de l’ensemble du système de soins aux assureurs privés. Avenir Suisse, officine des milieux proches de M. Couchepin, vient même de proposer une assurance spéciale pour les plus de 60 ans car «ils coûtent plus cher à la collectivité».

Cette escalade dans la régression sociale et le recul de la solidarité doit être stoppée.

Non, Monsieur Couchepin, les lois du marché ne sont pas bonnes pour notre santé!

Nous devons au contraire nous battre pour la caisse maladie unique et sociale, pour un système de santé solidaire, contre les inégalités et contre la privatisation aux mains des assureurs, pour un contrôle public et démocratique.