Manifestation contre les mesures anti-sociales du conseil d'état

Manifestation contre les mesures anti-sociales du conseil d’état

Le mécontentement ne baisse bas. A celui celles et ceux qui ont vu l’aide sociale diminuer en moyenne de 10%, que ce soit les retraité-e-s qui dépendent des prestations complémentaires pour vivre, les salarié-e-s à bas revenus qui ne peuvent plus payer leur assurance maladie parce que les subsides leur ont été coupé ou les personnes à l’aide sociale qui s’enfoncent un peu plus dans la précarité, s’ajoute toute la fonction publique qui après avoir vu ses salaires baisser voit ses conditions de travail se dégrader régulièrement. Les mesures tombent comme les pommes en automne. Cette semaine, c’était le tour du Département de l’instruction publique d’annoncer comment il a décidé de faire des économies: augmentation le nombre d’élèves par classe, augmentation de la charge de travail des enseignant-e-s. Certains profs verront leur charge de travail augmenter jusqu’à 10%, pendant que d’autres, dotés de contrats de droit privé, vont perdre leur emploi. Quant aux élèves, ce seront bien sûrs les plus fragiles, ceux qui connaissent des difficultés d’ordre scolaire et social qui seront les premiers à en faire les frais, parce c’est eux qui auraient le plus besoin d’un bon encadrement. Sous l’impulsion du SSP (syndicat des services publics), la résistance commence.

Les réactions se multiplient et prennent peu à peu une forme organisée. D’abord la manifestation cantonale à l’appel de l’Union Syndicale Cantonale, de tous les syndicats, d’associations professionnelles, des associations de défense des chômeurs, d’attac, des libertaires, de la marche mondiale des femmes, de solidaritéS et du POP. Que demandent-ils? L’annulation pure et simple de toutes les mesures anti-sociales prises et l’arrêt immédiat du démantèlement des services publics par le Conseil d’Etat.

C’est un front contre la politique libérale qui est en train de se constituer, pour que chacune/chacun bénéficie d’une vie digne, pour que la fonction publique continue de garantir les prestations de qualité que nous attendons. Dans ce front se retrouveront toutes celles et ceux qui refusent la logique de la priorité aux bénéfices des entreprises, et veulent des droits pour les travailleurs-euses et pour les personnes démunies.

Cette manifestation est un test: à l’étape actuelle, comment le monde du travail, les démunis, sont-ils prêts à se mobiliser pour exprimer leur mécontentement? Cette manifestation n’est en aucun cas un aboutissement, car de nouvelles échéances sont déjà là: le Conseil d’Etat a déjà annoncé un budget 2007 qui fera mal. Le rapport de forces est à construire pour savoir qui va payer les pots cassés: le monde du travail et les démunis ou le capital et les fortunés? De la mobilisation le 20 mai et des mois à venir dépendra la réponse.

Henri VUILLIOMENET

Neuchâtel est-il un paradis fiscal ?

Le mouvement Attac a publié un tract (www.local.attac.org/neuchatel) mettant en évidence que pour les personnes morales le paradis fiscal en Suisse s’appelle Neuchâtel! Analysant la comptabilité cantonale, Attac a relevé que, de 1994 à 2004, les bénéfices des grandes entreprises implantées dans le canton ont passé de 600 millions à 6 milliards. Durant cette période les impôts payés par ces mêmes entreprises sont restés identiques (49 millions en 1994, 54 millions en 2004). Le taux moyen d’imposition du bénéfice des entreprises a ainsi baissé de 7.7% à 1%!

Le Conseil d’Etat essaye d’esquiver le débat, reconnaissant que les chiffres sont ceux des comptes du canton, mais arguant qu’en fait tous ces bénéfices ne sont pas légalement soumis à l’impôt! Légalité ou pas, le fait est que les bénéfices des entreprises volent de records en records mais que la population laborieuse du canton, qui produit l’essentiel de cette richesse, n’en voit pas la couleur. Si la légalité c’est exonérer d’impôts les entreprises et serrer la ceinture du peuple, c’est la loi qu’il s’agit de mettre en cause. Et au plus vite!

Manifestants anti-UDC acquittés

Après 10 heures d’audience, le jugement est tombé: acquittement général. Le dossier était vide et la principale infraction retenue – émeute – tenait visiblement du fantasme de certains policiers et du substitut du procureur et non de ce qui s’était passé le 8 janvier 2005 devant le congrès de l’UDC. Quarante-huit manifestants ont été inculpés sur la base de photos. Pourquoi 48 et pas 400 ont demandé les témoins qui étaient eux aussi présents à la manifestation, ce que savaient parfaitement et la police et le substitut du procureur! Est-ce une émeute que de protester contre les discours xénophobes et racistes de l’UDC? Quant aux quelques pierres lancées sur des voitures, ce n’était, de toute évidence, pas les personnes inculpées qui les avaient lancées. La majorité des accusés étaient des jeunes. A-t-on cherché à les intimider? A les dissuader de manifester?

Nous nous réjouissons de cet acquittement, mais qu’il faille passer par un tribunal pour défendre la liberté de manifester reste un signe inquiétant.

Henri VUILLIOMENET