Ravages israéliens contre l'environnement
Ravages israéliens contre l’environnement
Le pire désastre environnemental dans lhistoire du Liban est pratiquement passé sous silence, au milieu de tous les morts et les destructions; pourtant il donne lune des mesures des atrocités commises par Israël.
«La totalité de lécosystème marin le long de la côte libanaise est déjà mort», se lamente le ministre de lenvironnement, Yacub Sarraf. «Cest toute la vie marine de lest de la Méditerranée qui est en jeu.»
Plus de 15 000 tonnes de gasoil se sont échappées de la centrale de Jiyye lors des raids israéliens du 13 juillet. Pour entraver toute tentative détancher le flot de pétrole, Israël a à nouveau bombardé la centrale deux jours après, empêchant ainsi le personnel de sécurité daccéder au site. Une indication de léchelle du désastre a été montrée par les photos satellite: une nappe de 3000 km2 le long des 2/3 de la côte. Le pétrole a maintenant commencé à atteindre la Syrie.
Rien de ceci nest une surprise pour les Palestinien-ne-s, qui subissent les conséquences environnementales de la politique de la terre brûlée israélienne depuis des décennies. Lapprovisionnement en eau de près dun million dhabitant-e-s de Gaza a été supprimé par un bombardement le mois dernier.
Les eaux usées non retraitées sétalent en flaques sur la plage, à cause du bombardement israélien de lusine de traitement des eaux de la ville de Gaza, en 2002. Les décharges publiques débordent et brûlent, et deux usines pilotes de compost construites avec des aides extérieures pour retraiter les déchets sont inutilisables, elles aussi détruites par les bombes israéliennes.
Il ny a pas de doute quIsraël niera tout, ou prétendra que cétait «accidentel». Mais Israël ne peut pas contester les 50 000 tonnes de déchets dangereux que le Programme Environnemental des Nations Unies a découvertes en 2003, enfouies sous la plage de Gaza. Ni ne peut lêtre limpact des colonies en Cisjordanie: les eaux usées non traitées dégoulinent des forteresses bâties en haut des collines et protégées par larmée, contaminant ce qui reste de la terre agricole palestinienne des vallées.
Les usines daluminium et délectronique évitent les contrôles israéliens sur la pollution domestique en sinstallant dans les territoires occupés, où les déchets toxiques sont tout simplement déchargés sur la terre palestinienne. Dans les zones où le mur de ségrégation est terminé, des communautés entières sont coupées de leurs terres et de lapprovisionnement en eau. La construction de la barrière, appelée par ses victimes palestiniennes «Mur de lApartheid», se poursuit rapidement, en dépit dune résolution de la Cour Internationale de Justice de La Haye la déclarant illégale et immorale. Au moment où jécris, les soldats israéliens empêchent les Palestinien-ne-s de se rendre sur leurs propres terres près de Jénine, de manière à ce que les soldats puissent commencer le déracinement de centaines doliviers pour permettre la construction du mur.
En mars, lannée dernière, selon Ethan Ganor, activiste israélien pour la paix, les bergers des villages palestiniens autour dHébron ont découvert que leur bétail avait été tué par des boulettes empoisonnées disséminées dans les champs par les colons juifs. Cette action pourrait être imputée à quelques fanatiques, mais elle coïncide avec dautres rapports sur des colons ciblant les ressources palestiniennes. En 2003, le journaliste du Guardian, Chris McGreal, a raconté comment les colons ont abattu les oliviers palestiniens lors dune attaque nocturne. Plus de 250 arbres, dont certains dataient de lépoque romaine, ont été abîmés ou détruits.
La violence contre la terre et ses habitant-e-s fait partie de la même matrice de lagression. Peut-être encore plus révélatrice est la destruction par Israël du projet de centrale solaire à Gaza, le 28 juin. Cette technologie environnementale douce, qui aurait pu permettre un avenir meilleur aux Palestinien-ne-s, ne fait pas partie des plans des décideurs de Tel Aviv. Pour ce qui les concerne, les Palestinien-ne-s nont pas davenir sauf comme sous-classe dépossédée, privée de terre et didentité, isolée en bantoustans dans le style Afrique du Sud par un mur de 4 mètres de hauteur. Cet avenir-là, aucun peuple ne peut ni ne doit laccepter, ni en Afrique du Sud, ni en Palestine. Alors le combat continue…
Mark LYNAS
Tiré du site de www.france-palestine.org. site de lAFPS