Théâtre

Théâtre

L’Amour en quatre tableaux

Au théâtre de Poche de Genève jusqu’au 8 octobre
Le Théâtre de Poche de Genève présente,
jusqu’au 8 octobre 2006, «L’Amour en quatre
tableaux», du jeune auteur suisse allemand, Lukas Bärfuss.
Loin des scènes empesées du théâtre
«très contemporain», cette pièce nous conduit
à nous interroger sur le sens de la liberté dans notre
société bourgeoise libérale, mais aussi
répressive. Pour ce faire, l’auteur dépeint le lieu
même de la liberté la plus apparente – le couple
hétérosexuel conventionnel. Deux couples en fait…

Sur fond d’adultère, maris et femmes, maîtresses et
amants, vont confronter leurs désirs et leurs envies de fuite.
Fuite de soi et présence à la société, qui
implique pour chacun-e d’endosser tour à tour des
rôles différents, un peu comme ce personnage
énigmatique, présent à chaque tableau et
interprété par l’étonnant Felipe Castro.

De fait, en quatre tableaux, le spectateur sera amené à
tester la frontière ténue qui sépare, pour notre
société, la liberté de la folie… Une
frontière admirablement figurée par une scène qui,
d’un tableau à l’autre, se rétrécit.
«Sujet grave», mais le spectateur rit, un peu comme au
temps du néo-réalisme italien. Ce «drame bourgeois
sur le mode comique», pour reprendre les termes de Lukas
Bärfuss, est mis en scène avec finesse par Gérard
Désharte. Enfin, les acteurs-ices – Felipe Castro,
Christian Grégori, Arianne Moret, Raoul Teuscher et Pascale
Vachoux – sont tous surprenants de justesse et de
précision. A voir absolument… (sp)

Cinéma

Que viva Mauricio Demierre (y tambien la revolución)

Réalisation Stéphane Goël. Production: Télévision Suisse Romande
20 ans après son assassinat par les «contras» au
Nicararagua, Maurice Demierre revient au travers de ce documentaire de
la TSR.

A partir des souvenirs de Chantal Bianchi – compagne de Maurice
Demierre et aujourd’hui directrice de la troupe de
théâtre «Les Arpenteurs» – et
d’archives de l’époque, ce film rappelle
l’assassinat de Maurice. Il relate également le voyage de
la délégation suisse qui s’est rendue au Nicaragua
en février 2006. Dans une atmosphère bien
différente de l’époque sandiniste: Chantal et la
délégation suisse ont retrouvé leurs ami-e-s
d’il y a 20 ans, pris dans les remous de la gestion
néolibérale des gouvernements d’après
février 1990, qui a gravement affaibli les coopératives
paysannes mises en place dans les années 1980.

Ce film circule actuellement dans les salles de cinéma de Suisse
romande. Allez le voir, c’est une contribution à la
préservation de la mémoire historique.    
(hpr)

Musique

Modern times

On ne compte plus les albums de Bob Dylan, ni d’ailleurs les
virages pris par cet artiste incontournable du rock contemporain. Il a
d’abord traîné ses bottes inspirées dans les
traces laissées par le grand Woody Guthrie, avant de construire
son propre univers dès le milieu des années soixante
– le folk électrifié – avec la sortie des
deux bombes qu’ont été Bringing It All Back Home et
Higway 61 Revisited.

Après les années septante et sa fructueuse collaboration
avec son groupe The Band, Dylan entre dans une période pop
teintée d’aspirations mystiques d’un goût
discutable… C’est en 1989 qu’il renaît avec le
magnifique Oh Mercy produit par Daniel Lanois.

Bob Dylan avait une nouvelle fois surpris son monde en 1997 avec Time
Out Of Mind, véritable perle qui a reçu plusieurs Grammy
Awards et qui était le premier album d’une trilogie qui
s’annonçait prometteuse. Si Love and Theft, sorti quatre
ans plus tard nous a un peu laissé sur notre faim, Modern Times,
qui clôt cette trilogie compte sans conteste parmi les grands
opus de l’artiste. A écouter sans attendre! (eg)
Bob Dylan, Modern Times, Sony Music