Néolibéralisme et politique culturelle ne font pas bon ménage
La population neuchâteloise se prononcera sur la fermeture de la Haute École de Musique (HEM) en 2019. solidaritéS veut élargir le débat vers la place de la culture dans la vie du canton afin que cesse la politique de l’austérité dans ce domaine.
Manifestation contre la fermeture de la HEM, 5 décembre 2017.
Dépendante de la HEM de Genève, l’antenne neuchâteloise est menacée par les coupes budgétaires du Conseil d’État à l’horizon 2022. Une initiative cantonale menée par le comité «Sauvons la HEM!» a heureusement abouti l’automne dernier et le Grand Conseil s’est prononcé en faveur d’une suspension de la décision du Conseil d’État dans l’attente de la décision du peuple.
La section neuchâteloise de solidaritéS souhaite étendre le débat en questionnant les coupes budgétaires dans la culture. Car si la HEM est actuellement menacée, d’autres institutions des communes neuchâteoises et du canton ont déjà pâti des mesures austéritaires. Une grande partie de la subvention du Musée des Beaux-Arts du Locle est remise en question et de nombreux festivals ont été amputés d’une part importante de leur budget ces dernières années.
Quelle place pour la culture?
La question politique que nous devons poser est la suivante: quelle est la place que nous voulons donner à la culture dans notre canton?
La logique néolibérale soutenue par les partis gouvernementaux voudrait que cette place se réduise, «car le canton est dans le rouge, ce n’est pas une priorité». Mais alors quelles sont les priorités en termes de soutien à la culture et d’accès à celle-ci pour la population? Nous souhaitons défendre les subventions culturelles et le maintien des formations dans ce domaine.
Subversive, créatrice de lien social, outil aiguisant le sens critique ou moyen d’évasion et de rêve, la culture sous toutes ses formes doit être encouragée. À Neuchâtel, le désert culturel est déjà entré par la petite porte des politiques d’austérité qui frappent le canton depuis plusieurs années. La fermeture de la HEM ne représente qu’un pas de plus vers ce désert.
Nous ferons campagne contre la fermeture d’une école d’art qui fait rayonner notre région. Nous ne voulons pas d’un canton vide où la politique des gros sous domine les choix politiques des élu·e·s. Nous ne voulons pas transiger sur l’offre culturelle. Nous dirons non à la fermeture de la HEM et nous nous battrons contre les politiques d’austérité qui mènent notre canton vers l’obscurantisme.
Une campagne d’affichage sera bientôt organisée avec l’appui de toutes les institutions et personnes qui souhaitent rejoindre le groupe de travail de solidaritéS Neuchâtel. Soutenez–nous!
Zoé Bachmann