PAS D’AVENIR SANS TRANSITION VERS L’ÉCOSOCIALISME
SOLIDARITES AVEC LA GREVE POUR L’AVENIR LE 15 MAI 2020
solidaritéS soutient et appelle ses membres et sympathisant·e·s à participer à la mobilisation de la Grève pour l’Avenir, à l’appel du mouvement de la Grève du climat ainsi que de nombreux syndicats, mouvements politiques, collectifs et associations. Cette date est une occasion importante de manifester notre refus de faire perdurer un système capitaliste et mondialisé. basé sur la destruction de l’être humain et des écosystèmes dont il dépend. La situation de pandémie actuelle ne nous permet pas de nous rassembler massivement comme initialement prévu ce 15 mai. Mais la mobilisation reste nécessaire et possible, elle devra prendre une dimension coronavirus compatible !
Si la nécessité du confinement était justifiable, elle découlait d’une impréparation générale des pouvoirs publics pour faire face à une situation pandémique. En l’absence de tests à grande échelle et sans accès garanti aux moyens de protection, le déconfinement prend aujourd’hui la pire des voies possibles : l’immense majorité doit retourner dans les transports en commun, l’espace public et sur les lieux de travail et celles et ceux qui n’ont pas les moyens de s’en procurer devront le faire sans masque ni gel de protection ; dans la rue, la police muselle les tentatives d’expression politique qui émergent à raison, notamment les 1er et 4 mai derniers, alors même que celles et ceux qui y ont participé respectent les mesures de protections sanitaires.
Déconfiné·e·s et d’autant moins baillonné·e·s, nous refusons de nous laisser faire et nous appelons à être présent-e-s dans l’espace public et sur les lieux de travail le 15 mai prochain, tout en respectant les consignes de sécurité sanitaire (distance physique et masques), pour demander un changement de système en profondeur et pour dire que nous ne paierons pas les coûts économiques de cette crise.
Ce virus met en évidence les contradictions du système capitaliste, dont la seule priorité est de préserver les profits de quelques-uns. La crise actuelle le montre plus que jamais : l’organisation actuelle de la division du travail et des échanges est socialement et écologiquement insoutenable. C’est ce système qui est responsable de la destruction de la planète, du pillage de ses ressources et de la destruction de ses éco-systèmes. C’est ce système aussi qui est responsable de l’exploitation et de l’oppression de millions de personnes à travers le monde. C’est ce système enfin qui est à la source du développement et de la propagation aussi rapide de pandémie comme le COVID-19.
En Suisse les milieux économiques pressent le Conseil Fédérale pour un retour à la « normale » au plus vite. Mais un retour à leur normalité avec une attaque massive contre les conditions sociales et de travail (diminution des salaires, limitations encore plus drastiques de droits sociaux et syndicaux, etc…). Ils veulent le retour à leurs profits à nouveau sur le dos des travailleurs.eusses et sur l’exploitation sans limites de la nature.
De ce modèle écocidaire, inégalitaire, raciste et patriarcal, nous n’en voulons tout simplement plus ! Pour en sortir, nous croyons en la force du collectif et travaillons à amplifier et à unifier les contestations qui refont surface depuis le début des premières mesures déconfinement. Nous n’avons pas d’autre choix. Il n’y aura pas d’avenir sans transition vers l’écosocialisme. C’est dans ce cadre que nous participons au développement de ce mouvement de Grève pour l’Avenir.
solidaritéS appelle à participer le 15 mai à toutes les actions créatives et respectueuses des mesures sanitaire qui fleuriront, des balcons à la rue et des lieux de travail aux lieux d’études.
Nos revendications urgentes, que nous défendons partout, sont :
- Refus de toute mesure autoritaire et exceptionnelle de suspension des droits sociaux, y compris les droit d’expression, de grève et de manifestations.
- Création d’un impôts de solidarité sur les profits des grandes entreprises,sur les plus hauts revenus et les grandes fortunes, dans le but de payer la transition écologique.
- Interdiction des subventions publiques aux compagnies aériennes et aux compagnies du négoce du pétrole et des matières premières. Interdiction des licenciements dans toutes les entreprises ayant bénéficié d’aides publiques ou réalisant des profits.
- Suppression de l’agro-business au profit de la souveraineté alimentaire et de l’agriculture de proximité. Sortir des pesticides, interdire les pratiques non durables, en particulier en matière d’élevage.
- Mise sous contrôle public de la recherche et de la production de médicaments. Garantir la protection sanitaire et sociale, en réquisitionnant tous les secteurs économiques à même de contribuer à la gestion de crise. Cette politique doit garantir l’accès gratuit aux soins et aux moyens de protection (gel, masque, etc.), gratuitement.
- Réduction du temps de travail, sans diminution des salaires et avec embauches correspondantes, afin de partager tout le travail socialement nécessaire, pour décider collectivement de ce que nous voulons produire ou non. Reconnaissance et valorisation du travail de soin et du vivre ensemble.
- Développement d’un imaginaire éco-responsable. Suppression des publicités commerciales dans l’espace public et arrêt des activités inutiles et nuisibles ; réaffectation des travailleurs-euses de ces secteurs à des activités non prédatrices.
- Planification de la sortie à court terme de l’utilisation des énergies fossiles, mise sous contrôle public de tous les secteurs de l’énergie, qui doit être considéré comme un bien commun, au même titre que l’eau et l’air