Traces d’une vie dans la mouvance du siècle

Traces d’une vie dans la mouvance du siècle

Dans cette autobiographie, ce n’est pas sa propre histoire que
Madeleine Colin entend raconter, mais celle des femmes en lutte dont
elle fut, parmi d’autres: ouvrières et employées,
travailleuses et femmes, deux fois opprimées donc.

Elle raconte son itinéraire. Jeune parisienne qui voulait
devenir institutrice et qui est devenue postière.
Résistante pendant l’Occupation, elle sera syndicaliste et
dirigeante de la CGT. Elle sera aussi féministe. Elle
croît en effet dur comme fer qu’une femme doit se rendre
maîtresse de son destin. Cette conviction, elle s’emploiera
à la faire partager à la fois par la masse des
travailleuses et par son organisation.

Employée des Postes avant-guerre, elle raconte le
harcèlement sexuel dans les Postes où, note-t-elle «le droit de cuissage n’était pas si loin que cela…»
et ne pardonne pas au Front populaire de ne pas avoir accordé le
droit de vote aux femmes alors même que les ouvrières et
les employées étaient aux avant-postes du mouvement
gréviste: «Cela prouve
assez, écrit-elle, que les hommes dits “de
progrès”, voire révolutionnaires,
n’inscrivent pas de facto dans leurs objectifs immédiats,
quand ils ont le pouvoir, l’éradication des injustices qui
frappent la moitié féminine de la population

Elle évoque dans un chapitre les relations du syndicalisme aux
femmes faites de paternalisme et de machisme et souvent, malgré
tout, d’une certaine ambivalence vis-à-vis du rôle
des femmes à mesure que l’emploi féminin progresse.

Avec le journal de la CGT en direction des femmes, Antoinette, elle se
fera, non sans mal, dans la CGT l’écho et le relais des
grandes causes féministes des années 1970 et des
aspirations à un syndicalisme différent. C’en
était trop. Lemagazine est «normalisé» et les
équipes dispersées à la fin des années
1980. Une autre époque commence. Le récit de Madeleine
Colin s’arrête à l’aube des années
1990. Elle revient sur son itinéraire, sur ses rencontres, ses
batailles et livre quelques clés pour l’avenir.

Madelaine Colin, Traces d’une vie dans la mouvance
du siècle, Syllepse.


Réchauffement climatique, de la recherche à l’engagement

Face au problème du dérèglement climatique, la
communauté scientifique a su s’organiser et se mobiliser
fortement afin de développer une expertise collective
probablement sans précédent par son ampleur. Elle est en
mesure de diffuser une information aussi précise et pertinente
que le permet le mouvement rapide des connaissances sur les
implications futures de ce problème.

L’extension du problème, les contraintes qu’il
impose, le caractère par essence inattendu des situations qui
peuvent résulter de l’interaction complexe entre une
très grande variété de processus
nécessitent des anticipations de grande ampleur, flexibles,
adaptables, qui vont à rebours d’un mode culturel dominant
fondé sur le déterminisme et
l’immédiateté.

 Si les opinions publiques évoluent face à cette
question dont elles prennent progressivement la mesure, de multiples
hésitations demeurent à tous les niveaux en
matière de choix et de décision, traduisant un manque de
détermination face à l’échelle des solutions
nécessaires.

Le dossier aborde donc le problème du changement climatique sous
l’angle de l’engagement collectif. Les enjeux qui sont
liés au changement climatique nécessitent bien sûr
l’éclairage des scientifiques, des arbitrages clairvoyants
des politiques, des choix économiques lucides ou un recours
déterminé à l’innovation. Mais ils
requièrent également, compte tenu de l’ampleur des
évolutions à conduire en quelques décennies, la
compréhension, la participation, et l’engagement des
populations elles-mêmes, constituant en cela un enjeu majeur de
démocratie.

Ecologie & Polotique, n°33, Réchauffement
climatique: de la recherche à l’engagement, Syllepse,
Décembre 2006