Procès contre Uniterre
Procès contre Uniterre
Journal «Uniterre»
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Les sentences se suivent, mais ne se ressemblent pas Cet été, à Fribourg, le juge dinstruction Markus Julmy a classé la plainte de la COOP contre le comité directeur du syndicat Uniterre (ex-Union des producteurs suisses). Cette plainte faisait suite au blocage du centre de distribution COOP à Givisiez, en novembre 2001. A la même période dans le canton de Neuchâtel, Uniterre avait bloqué pendant plusieurs jours les entrepôts de la COOP à la Chaux-de-Fonds et de MIGROS à Marin.
Mercredi 21 août, 46 membres dUniterre défendus par les avocats Valérie Garbani et Yves Grandjean – ont comparu devant le tribunal de police à la Chaux-de-Fonds, suite aux plaintes de COOP et MIGROS1 pour les actions menées dans le canton de Neuchâtel. Ils étaient inculpés pour «violation de domicile» et «contrainte».
Lors dune première audience, le 30 avril 2002, les 46 paysans avaient motivé leur action par le refus de la COOP et de MIGROS de négocier avec Uniterre (jugé non-représentative par ces grands distributeurs, au contraire de lUnion suisse des paysans) sur les prix dachat de la viande aux producteurs prix qui ont baissé drastiquement depuis la crise de la vache folle2. Ces témoignages ont dérangé les plaignants: lavocat de la COOP, Me Werner Gautschi3 a accusé Uniterre dinstrumentaliser le tribunal et a laissé ouverte une possible action en dommages et intérêts. Celle-ci pourrait se dérouler devant la justice civile bâloise, jugée par Me Gautschi plus «impartiale» que la justice pénale neuchâteloise…
Si le juge Alain Ribaux na pas retenu la violation de domicile, il a par contre estimé quil y avait eu «contrainte» et condamné 43 des 46 inculpés. Si les peines prononcées allant dun franc damende (pour la majorité) à 120 fr. (pour Jean-Philippe Franel, responsable neuchâtelois dUniterre) et 300 fr (pour Fernand Cuche, secrétaire dUniterre) – sont de beaucoup inférieures aux réquisitions initiales, il nen reste pas moins que, même «symboliquement», les membres dUniterre ont été condamnés.
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A la sortie du tribunal, Fernand Cuche a annoncé quUniterre décidera dun recours, après réception du jugement écrit motivé. En effet, la sentence du tribunal de police de la Chaux-de-Fonds ouvre la voie à une jurisprudence, qui rendrait illégale toute action directe à lencontre des grands distributeurs. Question qui pourrait bien vite redevenir actuelle, avec la politique agricole prônée par les milieux dirigeants de léconomie et le «libéralisateur en chef» du Conseil fédéral, Pascal Couchepin, au domicile valaisan duquel Uniterre sest manifesté récemment4.
Hans-Peter Renk
- COOP et MIGROS réalisent un chiffre daffaire annuel de 30 milliards, a rappelé dans sa plaidoirie Yves Grandjean, défenseur des accusés.
- Cf. Poyetton, Virgine. Quarante-six agriculteurs jugés «pour entrave au marché». In : Le Courrier, 30 avril 2002.
- MIGROS, plus soucieuse de son image de marque au contraire de la COOP navait envoyé aucun avocat pour requérir la condamnation des membres dUniterre.
- Cf. Uniterre : le mensuel agricole indépendant, 47e année, n° 7, mercredi 21 août 2002, p. 5-6.