Histoire d'un pipeline...

Histoire d´un pipeline



Il y a quatre ans, UNOCAL Corp., avec l´appui du Département d´Etat US a négocié avec les Talibans afin de construire un pipeline qui traverse l´Afghanistan, connectant le Turkménistan avec le Pakistan. Matthew J. Sagers, de la Cambridge Energy Research Associates confiait ainsi cette perle au New York Times: «Lorsque nous aurons largué un feu d´enfer sur l´Afghanistan, nous aurons bien quelques projets à développer là-bas, et le pipeline sera l´un d´entre eux.» Le consortium qui s´intéresse à ce pipeline est dominé par British Petroleum. Il est représenté par le grand bureau d´avocats Baker & Botts, la société de James A. Baker III, «un confident de la famille Bush et ancien Secrétaire d´Etat».



(jb)


Coloniser l´Asie Centrale


Durant sa récente visite au Kazakhstan, qui recèle les 88% des réserves connues de pétrole de l´Asie Centrale, Colin Powell a déclaré que les compagnies US allaient probablement investir 200 milliards de dollars dans cette région dans les dix prochaines années… Comme le hasard fait bien les choses, ce même mois, une succursale de Halliburton, l´ancienne compagnie du Vice-président Dick Cheney, a reçu un contrat illimité du Pentagone pour s´occuper de toute la logistique militaire de la région… (ed)


USA, Colombie et coca


«Le Président Uribe autorise les responsables états-uniens à organiser des missions [pour détruire les plantations de coca] où et quand ils le jugent utile… Les responsables américains affirment qu´ils comptent couvrir la plus large surface possible avec des défoliants…». A en juger aux résultats de l´opération, au regard de ses coûts (2 milliards de dollars déclarés), la lutte contre la drogue ne semble pas être l´objectif prioritaire de Washington, puisque sa production aurait augmenté de 25% de 2000 à 2001. En réalité, «ces épandages aériens ont appauvri encore plus les gens, qui se sont tournés vers la coca, parce que c´est la seule option qui leur reste pour gagner de l´argent». Ils pourraient aussi avoir des conséquences écologiques et sanitaires désastreuses… (New York Times, 4 septembre). Alors, que font les Etats-Unis en Colombie?



(cp)


Sharon, Sabra et Chatila



Il y a vingt ans, du 16 au 18 septembre 1982, quelque deux mille réfugié-e-s palestiniens et libanais des camps de Sabra et Chatila (le nombre exact des victimes n´a jamais été établi avec précision) ont été massacrés par les miliciens chrétiens des forces pro-israéliennes. Cette tuerie a été organisée sous la supervision et avec le soutien logistique de l´armée israélienne, qui occupait alors Beyrouth-Ouest depuis quelques heures. Les forces internationales, qui auraient du défendre les camps de réfugiés après le départ des combattants palestiniens, s´étaient prématurément retirées, quelques jours auparavant.



Vingt ans plus tard, non seulement aucun responsable de cette tuerie n´a été désigné, mais Ariel Sharon, Ministre de la Défense d´alors, dont la «responsabilité personnelle» avait été reconnue par une commission d´enquête israélienne nommée par la Cour Suprême, et qui avait dû démissionner pour cela, à été porté à la tête du gouvernement israélien. Cela lui permet aujourd´hui de mettre en place un régime colonial d´apartheid et de terreur à l´égard du peuple palestinien des territoires occupés.


Il y a 29 ans, Pinochet…



Le 11 septembre 1973, l´aviation et les tanks bombardent le palais présidentiel de Santiago, assassinent le président Salvador Allende, démocratiquement élu. Des milliers de civils, syndicalistes et militant-e-s de gauche, sont emprisonnés, torturés et assassinés, dont l´auteur compositeur et poète Victor Jara. Des centaines de milliers d´autres prennent la route de l´exil.



Les journalistes semblent avoir largement oublié ce 11 septembre là, date du coup d´Etat terroriste dirigé par le général Pinochet, avec la collaboration des Etats-Unis, en particulier du Secrétaire d´Etat Henry Kissinger et de la CIA. Ces terroristes n´agissaient pas au nom d´Allah, mais du Dieu Dollar. Ont-ils été arrêtés? condamnés? Bien sûr que non. L´un d´eux (Kissinger) a même reçu, la même année, le prix Nobel de la paix. Quant à Pinochet, il court toujours… (bb)



ONU et CIA



Scott Ritter, ex-inspecteur de l’armement irakien, ex-marine US et membre actif du Parti républicain, a admis que l’équipe d’experts envoyés sur place par l’ONU était largement infiltrée par des agents de la CIA, chargés notamment de recueillir des informations sur les moyens d’assassiner Saddam Hussein. Ces renseignements auraient été également communiqués aux services secrets israéliens.



Qui possède la bombe?



Israël dispose aujourd’hui de 200 têtes nucléaires pointées sur des villes arabes. On sait que les faucons israéliens parlent de plus en plus ouvertement de leur utilisation en cas de conflit. Pendant ce temps, l’homme qui a révélé l’existence du programme nucléaire militaire israélien, Mordechai Vanunu, croupit dans les geôles de son pays.



Ben Laden contre Saddam



Le rapport sur le terrorisme international publié en mai dernier par le Département d’Etat US – Patterns of Global Terrorism – ne révèle aucune connection avec les autorités irakiennes. Le New York Times affirme même, qu’immédiatement après l’invasion du Kowaït, Ousama Ben Laden aurait proposé au prince Ben Abdelasiz al-Saoud, de prendre la tête d’une armée de moudjahiddin pour combattre Saddam Hussein à la place des infidèles.



Bombes et infections



Lors de la guerre du Golfe, la CIA avait bien prévu les conséquences sanitaires du bombardement de nombreuses installations civiles. Dans un document daté du 22 janvier 1991, six jours seulement après le début des hostilités, on peut lire que la destruction des installations de traitement des eaux provoquerait des épidémies, mortelles pour les enfants, notamment de diarrhée aiguë, conséquence de la dissémination de variétés dangereuses de bactéries et de virus. On connaît la suite…



Pour la démocratie?



En février dernier, Newsweek a publié une liste de cinq anciens officiers supérieurs irakiens, considérés comme d’éventuelles “cartes de rechange” pour l’asministration Bush. Les cinq ont occupé des fonctions militaires importantes jusqu’au milieu des années 90, ce qui en fait des complices de l’usage des gaz de combat (fournis par la Russie et l’Occident) dans la répression de la résistance kurde. De vrais champions du «monde libre»…


LME: la ville de Neuchâtel dit NON



Dans son édition du 29 août 2002, «Neuchâtel votre ville» -bulletin officiel– publie un éditorial inhabituel. Il est signé par l’exécutif, appelle les citoyen/nes neuchâtelois/es à voter NON à la LME.



Extraits: «Considérant que la loi sur le marché de l’électricité (..) a des conséquences directes et néfastes pour notre ville, nous invitons électrices et électeurs à la refuser, dans une démarche conjointe avec d’autre villes, notamment Lausanne, Berne, La Chaux-de-Fonds et Le Locle. (…) L’ouverture du marché permettrait aux multinationales de l’électricité de mettre en difficulté les entreprises locales dans le but de tenter de les racheter. Une telle perspective est dangereuse et inacceptable: l’approvisionnement en électricité doit rester sous contrôle public. Enfin la loi-cadre qui nous est proposée laisse au Conseil fédéral une très grande marge de manœuvre, soustraite aux droits populaires, dans le domaine du service public ou de la sécurité d’approvisionnement. Nous considérons cette délégation de pouvoir comme excessive».


Houleux débat à l’arteplage


Samedi 7 septembre, l’arteplage d’Yverdon d’EXPO 02 a connu quelques péripéties dus à la présence d’un invité indésirable: dans le cadre du débat «Voix d’Europe», les organisateurs avaient invité le vice-premier ministre italien Gianfranco Fini.



En d’autres temps, l’organisateur du débat, Jacques Pilet, écrivit un livre courageux «Le crime nazi de Payerne». Les temps ont changé. Il déclare à propos de Fini: «Je vois l’acteur de la scène proeuropéenne d’aujourd’hui. Il est engagé avec un rôle très créatif et actif dans la convention européenne. Et il prône un renforcement de l’Europe, ainsi que son élargissement à l’Est» (Le Matin, 6.9.2002). L’Europe a bon dos, n’en jetez plus!



L’amnésie historique de M. Pilet lui fait oublier que Fini a débuté sa carrière dans le parti néo-fasciste (MSI) – maintenant ripoliné en Alleanza Nazionale. Plus récemment, Fini coordonnait en juillet 2001 l’action des forces de police lors du sommet du G8 à Gênes. A ce titre, il porte la responsabilité de l’assassinat de Carlo Giuliano et des ratonnades perpétrées par les brigades spéciales contre le Genoa Social Forum.



Pas question de tolérer le blanchissage des ex-hiérarques fascistes, y compris en Suisse. SolidaritéS/NE a dénoncé contre la venue – maintenant démentie – d’un collègue de Fini, Mirko Tremaglia, en octobre à la Chaux-de-Fonds. Mais, comme «ministre des Italiens dans le monde», Tremaglia pourrait assister à la réunion du «Conseil général des Italiens à l’étranger», organisée à Neuchâtel à la même époque. Marianne Ebel – députée de solidaritéS/NE – a interrogé le gouvernement sur l’attitude de ce dernier, en cas de venue de Tremaglia. Affaire à suivre…



(hpr)