17 avril: Uniterre contre l’UBS... et pour la souveraineté alimentaire

17 avril: Uniterre contre l’UBS… et pour la souveraineté alimentaire



C’est à l’occasion
de la Journée internationale des luttes paysannes du 17 avril
que le syndicat paysan Uniterre a décidé d’apporter
son grain à la recapitalisation de l’édifice
bancaire… Rudi Berli d’Uniterre nous explique leur action.

A Genève, nous avons symboliquement déversé une
brouette de fumier et de terre et posé du blé et des
plants de pommier devant l’UBS… Ceci afin d’affirmer
que le crédit et le commerce doivent être soumis à
une règle imposant le respect des droits et de la dignité
de la nature vivante et des personnes. Nous voulons en effet valoriser
les vraies valeurs de cette terre et non du vent spéculatif.

La crise alimentaire s’est aggravée…

Un milliard de personnes sont encore scandaleusement
sous-alimentées. En accordant au FMI et à la Banque
mondiale la responsabilité d’assurer les opérations
de crédit aux pays violemment frappés par la crise, le
G20 opère une réhabilitation de ces institutions sans
engagements quant à leur réforme interne ou au changement
de cap de leur politique, ni quant à leur intégration
dans le cadre institutionnel et légal du système des
Nations Unies.

    En Suisse, dans un registre idéologique
voisin, le Conseil fédéral fait preuve d’une
irresponsabilité dangereuse qui fait porter un risque
très grave à la population suisse par la voie d’un
accord de libre-échange agricole avec l’UE. La
responsabilité des accords de libre-échange dans la
dérégulation financière et la multiplication des
produits et des pratiques spéculatives à risque
n’est nullement remise en cause. Ce projet d’accord est en
contradiction fondamentale avec un développement
économique pragmatique et met en péril notre
souveraineté alimentaire, menaçant directement 50% de la
production agricole suisse.

Contre la spéculation sur les aliments

Les politiques de libre échange menées sous la
bannière de l’OMC ouvrent la voie à
l’insécurité alimentaire et à la
volatilité des prix et à un dysfonctionnement du
marché. Plus que jamais le droit à la souveraineté
alimentaire doit devenir la règle qui doit gouverner les
échanges commerciaux de biens alimentaires !

    Il est urgent de formuler des politiques contre la
spéculation sur les denrées alimentaires. Parmi les
instruments qui existent, il y a la garantie des prix minimums
fixés par les collectivités ou des assurances mutuelles
producteurs-consommateurs. Il faut empêcher les hedge funds, et
autres modèles spéculatifs, comme la vente à
terme, le marché des dérivatifs (OTC, Index funds),
d’accéder au marché alimentaire.

    Avant la rémunération du capital il
faut rémunérer le travail. C’est pour cela que nous
exigeons une régulation des marchés permettant
d’obtenir des prix rémunérateurs pour les
denrées essentielles de nos économies,
c’est-à-dire les produits alimentaires et agricoles.

Rendez-vous le 25 avril

Afin de donner une réponse directe, positive et locale nous
invitons la population genevoise à une action de vente
symbolique de lait et de farine de blé à un prix
équitable qui aura lieu le samedi 25 avril au marché de
Rive. Nous voulons nourrir l’estomac de nos voisins,
collègues et ami·e·s et non celui des actionnaires.

Rudi Berli
Uniterre