Pourquoi la Bolivie n’a pas signé l’accord de Cancun

Pourquoi la Bolivie n’a pas signé l’accord de Cancun

Au moment où la publication de courriers diplomatiques par
Wikileaks révèle les moyens de pressions drastiques mis
en œuvre par les États-Unis pour faire accepter les
accords de Copenhague aux pays du Sud, le refus de la Bolivie, seul
pays qui n’a pas  signé l’accord de Cancun,
prend une dimension particulièrement significative ; même
si le gouvernement d’Evo Morales peut être critiqué
par ailleurs d’un point de vue écologique, notamment pour
sa politique d’extraction de minerais problématique pour
l’environnement et les populations. Nous publions ici un extrait
de la déclaration de la délégation bolivienne
à l’issue de Cancun (réd.)

L’Etat plurinational de Bolivie estime que le texte de Cancun est
vain et qu’il s’agit d’une fausse victoire,
imposée sans consensus ; son coût se mesurera en vies
humaines. Il n’y a qu’un moyen de mesurer le succès
d’un accord sur le climat, c’est de déterminer si
oui ou non il conduit à une réduction effective des
émissions de gaz à effet de serre. Ce texte échoue
de ce point de vue, il permettra une augmentation de 4 degré des
températures, soit un niveau désastreux pour
l’humanité.

    Des rapports scientifiques récents rapportent
que, chaque année, 300’000 personnes meurent en raison de
désastres liés au changement climatique. Ces rapports
soulignent que ce nombre pourrait bientôt s’élever
à un million par an. Cela, nous ne pouvons pas l’accepter.
La prétendue victoire du multilatéralisme est en
réalité la victoire des nations riches. Ces
dernières ne nous offrent rien de nouveau en termes de
réduction des émissions ou de financement et ne font que
s’en tenir aux engagements existants, qui incluent tous les vides
juridiques possibles pour que les nations riches n’aient pas
à tenir leurs engagements.

    La Bolivie arrivait à Cancun avec des
propositions concrètes, saluées par 35 000
personnes lors de la Conférence historique de Cochabamba en
avril 2010. Celles-ci apportaient des solutions justes à la
crise climatique et s’attaquaient à ses causes. Elles ont
été systématiquement écartées
à Cancun.