Stop CO2 ! Halte à la spéculation sur le pétrole

Stop CO2 ! Halte à la spéculation sur le pétrole

Répondant à
l‘appel international de Via Campesina pour « mille
Cancuns » à l’occasion de la 16e
Conférence des Parties sur la Convention pour la politique
climatique (COP16) de l’ONU à Cancun, la coordination
genevoise « Climat et justice sociale » a
organisé un évènement lors de la journée
mondiale de mobilisation ce 7 décembre.

Une cinquantaine de mi­li­tant·e·s se sont ainsi
regroupés pour une visite guidée d’une vingtaine
d’officines de négoce du pétrole au centre ville,
afin de dénoncer ces spéculateurs sur une ressource
d’énergie fossile, donc émettrice de CO2, gaz
à effet de serre induisant le réchauffement et la
dérégulation du climat.

    En 2007, les carburants et les combustibles
représentaient encore dans notre pays 55 % de
l’énergie consommée: avec une production de CO2 qui
n’a pas diminuée depuis sa signature du Protocole de
Kyoto, la Suisse ne respecte donc absolument pas ses engagements. Le
lobbying du secteur pétrolier en est le principal responsable.

    De plus, Genève participe très
activement à ce marché du pétrole, y compris au
marché mondial des droits de polluer, la « finance
carbone », avec des métiers « à
forte valeur ajoutée » : les revenus de
nombreux traders dépassent plusieurs millions par an !

    Elle est ainsi devenue la capitale mondiale du
trading de cette énergie fossile, qui constitue avec le gaz et
le charbon plus de 80 % des ressources
énergétiques consommées par le productivisme
capitaliste sur toute la planète. Ces choix
énergétiques sont déterminés principalement
par les intérêts des multinationales de l’industrie
pétrolière, auxquelles sont liées les agences de
négoce. Par exemple, un achat record a été atteint
en 2009 (plus 16 % par action) lorsque le géant chinois
Sinopec, premier producteur d’hydrocarbures de Chine, a
racheté à la bourse de Toronto pour plus de 7 milliards
le « petit » groupe Addax Petroleum (864
employé·e·s aux ordres de M. Gandur),
officine de négoce créée et installée
à Genève depuis 1994 et très présente en
Afrique et au Moyen Orient (Irak).

    Sur le marché mondial du pétrole
représentant 55 millions de barils par jour, plus de 25 millions
sont négociés à Genève, dont le 75 %
du pétrole russe. Avec la finance « bras de
levier » (opérations à risque permettant de
démultiplier les gains des traders), le réseau genevois
très dense implique de nombreuses banques multinationales (comme
HSBS, BNP Parisbas, Crédit Agricole, Crédit Suisse) mais
aussi la Banque Cantonale, lesquelles banques garantissent les
opérations de trading. Dans un communiqué du 29 novembre,
le Conseil d’Etat se réjouissait de l’arrivée
du groupe OTCex « qui renforce la position de
Genève dans le négoce des matières
premières » avec Vanilla Technology,
spécialisée dans les produits financiers
« dérivés », les
matières premières énergétiques et
agricoles.

    Avec ses 600 officines de négoce, et ses huit
mille employé·e·s, Genève mobilise par son
réseau bancaire plus de 1400 milliards de francs par an pour ces
activités très lucratives !

    Alors que l’injustice sociale et la
détérioration du climat augmentent de jour en jour, notre
gouvernement se félicite de pouvoir remplir ses caisses
grâce à des activités hautement spéculatives
sur le marché d’un polluant majeur : le
pétrole.

Gilles Godinat