Pakistan

Pakistan : Un processus de fusion s'engage à gauche

Début novembre, trois organisations de la gauche pakistanaise ont décidé de former une nouvelle organisation unifiée, le Awami Worker’s Party (AWP, Parti national des travailleurs). Les trois partis qui se sont dissous espèrent ainsi créer une nouvelle dynamique à gauche, inspirée, entre autres, de l’expérience grecque de Syriza.

Même si cette convergence, qui devrait déboucher sur un premier congrès de fondation dans quelques mois, se place dans la perspective de la lutte pour un Pakistan socialiste, elle se fait autour d’une plate-forme moins ambitieuse. La réunion du Labour Party Pakistan (LPP), de l’Awami Party Pakistan et du Worker’s Party Pakistan s’est en effet donné comme axes fondamentaux les cinq points suivants :

• mise en œuvre immédiate de toutes les lois relatives à la réforme agraire et élimination du pouvoir social féodal sous toutes ses formes?;

• rupture avec la politique hostile de l’Etat pakistanais envers ses voisins?;

• reconnaissance de la réalité multinationale du Pakistan et mise en place d’un véritable système fédéral, avec droit à l’autodétermination des peuples?;

• rupture avec les diktats du capital multinational et de l’impérialisme sous toutes leurs formes?;

• remplacement des institutions étatiques oppressantes par des organismes fondamentalement démocratiques répondant aux besoins de base de la population.

Comme l’a dit le président intérimaire de l’AWP, Abid Hasan Minto, il s’agit d’un premier pas : «Nous avons créé un parti. Nous n’avons pas encore commencé une révolution». Auparavant, il avait lancé un appel à la mobilisation des jeunes femmes, pour qu’elles deviennent plus actives politiquement, à l’instar des  dizaines de déléguées du Sind, du Baloutchistan, du Gilgit-Baltistan et de l’Azad Jammu-et-Cachemire qui participaient à cette conférence de 500 personnes.

Le vice-président de l’AWP, Baba Jan, est une figure connue de nos lecteurs et lectrices, puisque nous avons relayé dans nos colonnes la campagne pour sa libération, qui s’est effectivement produite, après plus d’un an de détention. Il a souligné l’importance de mobiliser la jeunesse progressiste autour d’une plate-forme «qui peut apporter un changement positif dans un système politique détruit par des dirigeants corrompus menant une politique anti-ouvrière et pro-impérialiste.?» Les fondateurs de ce nouveau parti n’ont pas l’illusion d’arriver, par ce seul acte, à la masse critique qui leur permettrait de redistribuer nationalement les cartes politiques. Mais ils en ont pris le chemin. DS