F-15: première manif planétaire. Stop imperialism – no war

F-15: première manif planétaire. Stop imperialism – no war


Des manifestant-e-s par millions (dix, vingt…) se sont mobilisés ensemble dans le monde entier pour dire NON à la guerre impériale de Bush et consorts. Nous avons, ensemble, écrit une page sans précédent dans l’histoire des mobilisations. A Berne, nous étions quarante mille. Modeste à l’échelle de la planète, mais sans précédent en Suisse depuis des décennies! solidaritéS GE – NE, le Collectif pour une alliance socialiste VD, Soal-Solidarität BS, comme RévolutionS… ont mobilisé largement pour cette manif: nos panneaux NO WAR – NO IMPERIALISM résumaient bien son message!


Parmi les orateurs/trices relevons l’affirmation énergique par Eric Decarro, du Syndicat des services publics, du caractère inacceptable de cette guerre et du lien entre la mobilisation contre celle-ci et contre le capitalisme qui l’engendre. Signalons aussi la prise de parole de Marie-Eve Tejedor, porte-parole de la Coalition contre la guerre de Genève – membre de solidaritéS, qui a rappelé l’exemple des 4000 jeunes qui ont quitté leurs écoles à Genève pour manifester contre la guerre le 31 janvier et appelé à étendre ce type d’action à tout le pays…


(pv)




Ils ont les médias et la force, nous avons la rue et nos consciences


Genève a connu fin janvier une manifestation spontanée et auto-convoquée, réunissant plus de 4000 collégien-ne-s. Nous avons crié notre refus de la guerre en Irak et, pour beaucoup, du système capitaliste qui y conduit. L’une des principales raisons de cette guerre est le pétrole. Les jeunes refusent cette logique, qui place les intérêts économiques des multinationales et impérialistes au-dessus de la vie. Nos vies, des gens d’ici et d’ailleurs, valent plus que leurs profits.


Berne vit, aujourd’hui, comme plus de 500 autres villes dans le monde, une manifestation nationale de plusieurs dizaines de milliers de personnes. D’horizons divers, nous sommes réunis pour dire non à la folie guerrière de Bush et ses alliés, non aux pseudo justifications scientifiques et juridiques, non aux résolutions alibi, non au pillage des richesses du sud par les puissances du nord, non aux souffrances infligées aux Irakiens, aux Kurdes et aux Palestiniens, non à un soutien de la Suisse aussi minime soit-il. Tous les barils de pétrole ne valent pas une goutte de sang.


C’est cette logique d’enrichissement, de toute-puissance qui mène les Etats-Unis à déstabiliser continuellement l’Améri-que latine, à soutenir l’Etat d’Israël dans son régime de terreur contre le peuple palestinien, à armer un Ben Laden et des talibans quand ça peut servir leurs intérêts de domination. Lorsque le FMI, l’OMC, la Banque mondiale, le G8 et le world economic forum ne suffisent pas à leur assurer une hégémonie indiscutable, ce sont les embargos, les frappes chirurgicales et les armes, qu’elles soient de destruction massive ou non, qui prennent le relais. Les prochaines guerres coloniales sont déjà programmées.


Nous sommes ici pour affirmer notre solidarité aux peuples irakien, kurde et palestinien et notre soutien à toutes les forces démocratiques et laïques d’Irak et du monde arabe. La lutte pour une justice globale doit se poursuivre, s’étendre et se radicaliser face à la barbarie grandissante.


A l’appel du collectif No War, à Genève et partout ailleurs en Suisse, quittons nos lieux d’étude et de travail le lendemain de la déclaration officielle de la guerre, réunissons-nous, occupons l’espace public pour refuser ce système, dont la guerre, n’est que l’expression la plus brutale. Ils ont les médias et la force, nous avons la rue et nos consciences.


Marie-Eve TEJEDOR




Cette guerre n’a rien à voir avec la démocratie et la liberté


Nous manifestons aujourd’hui contre la guerre en Irak, car cette guerre serait meurtrière pour la population civile et déstabiliserait toute la région. Nous manifestons contre toute guerre, que celle-ci soit déclarée par le gouvernement des Etats-Unis ou avalisée par l’ONU.


Cette guerre n’a rien à voir avec la démocratie et la liberté. C’est une guerre pour le pétrole et la domination mondiale. Il est pour nous insupportable de voir la première puissance mondiale menacer de bombarder l’une des populations les plus pauvres du globe, après la guerre du Golfe et l’embargo qui a causé la mort d’un demi million d’enfants en 10 ans. Le bellicisme du gouvernement Bush constitue un danger pour l’humanité et la démocratie. Sa stratégie de «guerre préventive» ouvre sur une guerre sans fin au niveau mondial, car après l’Irak, à qui s’attaqueront les USA?


Par-delà la politique du gouvernement Bush, il convient de s’en prendre aux causes profondes de cette guerre, à savoir la globalisation néolibérale et le capitalisme. Les rapports économiques dominants, basés sur la compétition et le profit, consacrent à tous les niveaux – y compris dans les rapports entre Etats – la loi du plus fort. Ils portent en eux des tendances permanentes à la domination, à la violence et à la guerre. Nous dénonçons ici la guerre économique et sociale conduite contre les populations des pays du Sud par le FMI, l’OMC et la Banque mondiale, avec le soutien de tous les gouvernements des pays riches. Leurs politiques étranglent ces pays par les mécanismes usuraires de la dette, ruinent leurs petits producteurs par le libre échange, et causent chaque année des millions de victimes par la faim et les maladies.


Dans le climat de guerre actuel, tous les gouvernements augmentent leurs dépenses militaires et s’attaquent aux droits démocratiques: fichage, , durcissement des lois sur l’immigration, détentions arbitraires, restriction des libertés syndicales et du droit de grève, tentatives de criminaliser les mouvements qui contestent l’ordre mondial actuel.


Aux Etats-Unis, le budget militaire doit passer de 331 milliards de dollars en 2002 à 451 milliards en 2007. Et l’on ne peut être qu’effaré par la facilité avec laquelle on trouve de l’argent pour la guerre, alors qu’on coupe dans les budgets sociaux, dans la santé, dans l’éducation, dans le logement, dans l’aide au tiers-monde. Les municipalités des métropoles américaines viennent ainsi de tirer la sonnette d’alarme face à la montée en flèche de la pauvreté et des demandes d’aide d’urgence.


C’est pourquoi, notre combat contre la guerre est aussi un combat pour les droits démocratiques et sociaux et pour une autre société. Cette guerre – comme toute guerre – est une barbarie, qui ne peut que déchaîner toutes les pulsions destructrices de l’être humain. Nous nous mobilisons pour la combattre et aussi pour faire croître toutes les forces qui s’opposent à cet ordre mondial de plus en plus destructeur.


Eric DECARRO, président du SSP