Non à la vente de 022 Télégenève SA/Naxoo!

Non à la vente de 022 Télégenève SA/Naxoo! : Un service public à défendre

TV, radio, Internet et téléphone sont aujourd’hui des services publics indispensables comme l’eau, le gaz ou l’électricité. 022 Télégenève / naxoo est une entreprise créée par la Ville de Genève au service des habitant·e·s et dont elle est l’actionnaire majoritaire. Elle distribue programmes, données et informations à 80 000 foyers genevois.

Depuis des années, 022 Télégenève SA / naxoo améliore les performances techniques du réseau. La société, en mains publiques, a toujours réinvesti ses bénéfices, afin de mettre le réseau à la pointe de la technologie: tout est prêt pour le triple play (TV, Internet, téléphone). Mais upc cablecom, actionnaire minoritaire, a bloqué l’avancée dans ce domaine pour pouvoir rafler à relativement vil prix le fruit de cet investissement public.

Il faut donc dire NON à la vente de Naxoo au partenaire déloyal qu’a été upc cablecom. La vente priverait notre collectivité d’un outil essentiel pour l’avenir. C’est pourquoi, avec les syndicats et en particulier Syndicom, nous avons refusé de vendre ce service public à une multinationale US, qui n’est intéressée que par le profit immédiat. Grâce à notre référendum déposé avec plus de 5242 signatures les ha-bi-tant·e·s de la Ville pourront se prononcer le 9 février dans les urnes.

 

Vampirisation antidémocratique et licenciements

 

Alors que les électrices-eurs ne se sont pas encore prononcés sur cette vente, le Conseil d’administration de Naxoo, avec l’aval du Conseil administratif, a déjà entamé le démantèlement de 022 Télégenève SA / naxoo. Le fichier clients a été transféré au siège zurichois d’upc cablecom. Upc cherche ainsi à s’emparer de la substance de 022 Télégenève SA / naxoo.

Ces manœuvres déloyales entrainent des suppressions d’emplois immédiates.

En juin 2013, Erik Tveter, CEO d’upc cablecom suisse, tente de rassurer le public en affirmant qu’il n’y aura aucune suppression de postes de travail chez 022 Télégenève SA / naxoo. En novembre, le président du Conseil d’administration de Naxoo, Didier Fischer, admet déjà une dizaine de suppressions de postes liées au transfert des services de TV numérique vers upc cablecom. Ces licenciements anticipent le vote populaire sur la vente de Naxoo. Or le contrat de vente prévoit le licenciement possible de 10 % de l’effectif chaque année durant 5 ans !

Qu’en sera-t-il le jour où upc cablecom sera maître à bord ? Sachant qu’upc cablecom en Suisse c’est déjà un centre d’appel au Maroc pour clients romands, un service d’édition de courriers en Pologne, le tout sans convention collective de travail !

 

Charrette de licenciements et marché de brigands

 

Quoi qu’il en soit, sous pression du référendum, upc cablecom, qui tire déjà les ficelles chez Naxoo, a accepté de signer des « mesures d’accompagnement » pour la première charette de licenciements en cours. Cette signature – communiquée en fanfare ce 18 novembre – a le mérite de confirmer officiellement les suppressions d’emplois chez Naxoo. Mais cet « accompagnement » social des licenciements, qui n’équivaut pas au maintien des emplois, ne vaudra, comme l’a confirmé le directeur, que pour les premiers licencié·e·s. Une fois upc maître des lieux, ils feront comme ils l’entendront.

Ce qui est déplorable dans cette affaire c’est que la Ville de Genève, ou plutôt la majorité de son Exécutif, représenté dans ces négociations par la manière de « faire passer » au mieux ces licenciements, fâcheux pour lui dans la perspective du vote référendaire, a cru bon d’exiger, de manière abusive et antidémocratique, que le syndicat Syndicom retire son soutien au référendum pour sceller l’accord.

Un comportement douteux, qui a conduit un secrétaire central de Syndicom, un certain Giorgio Pardini, à s’engager – prétendument – à un tel retrait, moyennant encore une déclaration d’intention d’upc sur le fait que cette entreprise serait prête à entrer en discussion sur une convention collective nationale.

Dans cette affaire, ledit Pardini a « vendu » quelque chose qui ne lui appartenait pas. Les syndicats genevois (CGAS) – dont Syndicom en première ligne – continueront en effet évidemment à soutenir le référendum qu’ils ont contribué à faire aboutir. Par ailleurs, les trente-deniers que Pardini a reçu en échange sont évidemment aussi en fausse-monnaie… En effet, l’intention de discuter d’une CCT, ne représente aucune espèce d’engagement de la part d’upc, connu par ailleurs pour ne pas toujours être à la hauteur de ceux qu’il prétend. Le seul engagement pris dans le cadre de ce deal un peu crapuleux, c’est de négocier en renonçant, pour la partie syndicale, et a priori à toute mesure de lutte !

 

Naxoo est à nous!

 

Quoi qu’il en soit et sur le fond, 022 Télégenève SA / naxoo est une entreprise genevoise. Tous ses services techniques et administratifs sont basés dans le Canton. Ses sa-la-rié·e·s ont toujours été au bénéfice d’une convention collective de travail. On comprend que lors d’une assemblée nationale des délégué·e·s de Syndicom le lancement du référendum ait été appuyé à l’unanimité et que les sections genevoises de ce syndicat appellent et appelleront à voter NON à la vente de Naxoo.

Il faut en effet refuser de brader notre patrimoine et un service public : vendre 022 Télégenève SA / naxoo c’est assassiner une entreprise qui rapporte des millions par an à la collectivité et qui respecte des valeurs sociales élémentaires.

Le Conseil municipal, à une majorité de dix contre un, avait d’ailleurs fixé comme condition à une vente éventuelle le maintien des em-ployé·e·s et des postes de travail sur la place de Genève pendant 5 ans au minimum (cf. « Mémorial du 9 mai 2012 du Conseil municipal de la Ville de Genève »). Cet engagement n’est pas tenu, la vente ne doit donc pas se faire et ce serait une raison suffisante pour voter NON !

 

Pierre Vanek