Avortement

Avortement : Pas question d'un retour en arrière!

Sous l’égide de la Marche mondiale des femmes et de comités locaux élargis, les féministes ont choisi le 10 décembre, journée internationale des droits humains, pour lancer leur campagne contre l’initiative « Le financement de l’avortement est une affaire privée » qui sera votée le 9 février. Des actions ont eu lieu à Berne, Lausanne, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Genève. 

le droit à l’avortement est un droit fondamental pour les femmes, résultat de nombreuses luttes en Suisse, que la droite dure veut remettre en cause. En fait, il ne s’agit pas d’équilibrer les comptes de l’assurance-maladie, mais de revenir sur un acquis : la dépénalisation de l’IVG votée en 2002. 

L’association « Mamma » qui a lancé cette initiative est la même qui soutenait, en 1998, l’initiative pour l’interdiction totale de l’avortement et a mené, en 2002, la campagne contre le régime du délai.

En Suisse romande, plusieurs collectifs se sont organisés pour mener campagne. Dans chacun de leurs tracts, on trouve de nouvelles raisons de se mobiliser. 

La campagne contre cette initiative rétrograde sera courte, mais elle s’annonce déterminée et animée ! 

 

Marianne Ebel et Maryelle Budry

 

 

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Neuchâtel: Avec la Marche mondiale des femmes

 

Le Collectif «Avortement: retour en arrière NON!», qui s’est constitué le 25 novembre dans le canton de Neuchâtel à l’appel de la Marche mondiale des femmes, regroupe une quarantaine de militant·e·s. 

Le 10 décembre, ce collectif a organisé une conférence de presse dans la rue, avec une animation théâtrale et des prises de paroles fortes : «Derrière cette initiative, prétextant des mesures économiques, ce sont d’abord les droits des femmes qui sont visés, leur droit au travail salarié, le droit de décider de leur sexualité, de leur vie. En un mot leur droit à l’autonomie. Des forces réactionnaires et fondamentalistes s’élèvent dans toute l’Europe contre la liberté des femmes de choisir si et quand elles veulent un enfant. En Turquie, par exemple, les fondamentalistes s’attaquent ouvertement au droit à l’avortement et aux césariennes, en France ils visent les cliniques et cherchent à démanteler les centres de planning, ailleurs ils trouvent, comme en Suisse, d’autres moyens et prétextes pour attaquer ce droit fondamental des femmes d’interrompre ou non leur grossesse.»

Des affiches vont être posées dans tout le canton, d’autres animations de rue sont prévues durant le mois de janvier, et le collectif annonce aussi d’autres actions.

 

9 janvier, 20h Atelier-formation sur la réalité des avortements aujourd’hui. Quelle est la situation? Qui est concerné?

Dès le 10 janvier: Collage d’affiches, affichettes, diffusion de tracts dans le canton

18–19 janvier : Film–apéro-échanges à l’ABC à La Chaux-de-Fonds

22 janvier : Film–débat à Cinéma Minimum à la Case-à-Chocs à Neuchâtel

25 janvier : Flashmob 

 

Adresse de contact: marchemondiale.neuchâtel@gmail.com

 

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Genève: Avortement libre et gratuit!

 

Le nombre d’avortements en Suisse n’a pas augmenté depuis la décriminalisation en 2002. La Suisse fait partie des pays où il y a le moins d’IVG, dont le nombre a été divisé par 3 depuis les années 60. Les raisons de cette évolution: une ouverture face à la sexualité, les progrès dus à la contraception, notamment l’apparition de la pilule, dès 1961, ainsi que le précieux travail en éducation sexuelle fait par l’école et par les centres de planning familial.

Si l’initiative «Mamma» passait, on verrait réapparaître les avortements clandestins et ses lourdes conséquences: ce sont les femmes les plus défavorisées qui seraient prioritairement touchées. Ce serait un retour en arrière dramatique, une vision d’un autre âge.

 

www.comite-alg.org

Le groupe FéminismeS de SolidaritéS est engagé. 

 

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Fribourg: l’initiative met en danger la santé des femmes défavorisées

 

Le régime du délai et la prise en charge des coûts de l’interruption de grossesse sont indissociables. Avoir le droit d’interrompre une grossesse et ne pas y avoir accès pour des raisons financières rend ce droit caduc. 

L’initiative stigmatise les femmes qui doivent assumer seules les coûts d’une interruption de grossesse alors que les hommes sont dégagés de toute coresponsabilité financière.

 

10 associations sont regroupées autour de Marie Perriard, présidente espacefemmes-frauenraum: 076 566 46 96

 

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Lausanne: Non, nous ne ressortirons pas les aiguilles à tricoter!

 

A l’appel de l’association Feminista!, une trentaine de personnes issues d’associations, syndicats, partis politiques ou simples intéressées se sont réunies pour créer le CLAC (Collectif pour la liberté de l’avortement et de la contraception).

«Les coûts d’un accouchement sont plus élevés que pour une interruption de grossesse. La somme totale revient à peine à 0,02% des coûts globaux de la santé et représente 5 centimes par mois pour chaque personne majeure assurée! Que souhaitons-nous? Une société où les riches iront se faire avorter dans des cliniques privées pendant que les autres sortiront leurs aiguilles à tricoter?  L’histoire montre qu’illégaux ou non, remboursés ou non, les avortements ont lieu, parfois dans des conditions sanitaires précaires et en mettant en danger la vie des femmes!

Prenons le problème à l’envers: plutôt que de supprimer le remboursement de l’avortement, axons notre énergie et notre argent sur la prévention! Défendons l’éducation sexuelle obligatoire dans les écoles et une contraception libre et gratuite pour toutes!»

 

Pour défendre ces droits le CLAC appelle à une manifestation le 18 janvier 2014 à Lausanne.

 

www.le-clac.ch