Erasmus suspendu

Une des premières conséquences de l’acceptation de l’initiative xénophobe de l’UDC le 9 février a été de geler la signature des programmes Erasmus+ et Horizon2020 dans les Hautes écoles. La menace sur le système universitaire et les étudiant·e·s, en particulier étrangers, est grave.

Le programme d’échange facilité Erasmus se fera sans les étudiant·e·s des Hautes écoles suisses vu la décision de la Confédération de ne pas étendre les accords bilatéraux à la Croatie. L’Union européenne (UE) n’accepte pas de différenciation de droit entre les différents Etats qui la constituent et gèle les accords qui touchent les étudiant·e·s et les Hautes écoles de Suisse.

 

Un système relativement autonome menacé

Le modèle académique suisse serait durement touché par un ralentissement des échanges avec nos voisins directs. Les programmes européens atteignent 17 % du total du financement public, proche des 23 % fournis par le Fonds national pour la recherche. Ce modèle de financement compétitif, fonctionnant sur un modèle libéral de « libre concurrence », a des défauts : lourdeurs administratives, formatage d’une science relativement conformiste, grande pression des « pairs », etc. Cependant dans de nombreux domaines où la pression pour de la recherche «orientée solution» est forte, c’est un certain rempart contre la marchandisation et l’invasion des multinationales dans les amphis.

 

Pour une réaction étudiante forte

La Fédération étudiante neuchâteloise a mené une action symbolique à Berne le 20 février. Malgré des délais très courts et un discours un peu défaitiste autour du « deuil » d’Erasmus, l’action a remporté un joli succès notamment médiatique. Il s’agira dès lors de capitaliser cette prise de conscience estudiantine et de participer largement à la manifestation du 1er mars pour une Suisse ouverte et solidaire. Ce sera l’occasion pour les organisations étudiantes d’affirmer des positions progressistes et revendicatives :

 

Action du Conseil fédéral pour maintenir le programme Erasmus ou recréer un équivalent financé par la Confédération pour les ha­bi­tant·e·s de Suisse et les étu­diant·e·s de l’étranger.

Exigeons des bourses qui permettent d’étudier dignement et la gratuité de la formation tertiaire.

Face aux rectorats qui veulent accroître la pression financière sur les étudiants étrangers, notamment à St-Gall, et face aux attaques xénophobes de la droite, nous devons défendre l’accès à nos écoles aux étu­diant·e·s étrangers dans une perspective antiraciste.

La pression européenne pour une réforme de la fiscalité ne devra pas se faire par le bas. La recherche et la formation sont toujours les premiers secteurs à trinquer et seul un rapport de force d’un monde académique politisé pourra protéger les écoles de la politique des caisses vides.

 

Dimitri Paratte


1er mars

14h30

Manifestation

Berne

Place Fédérale

ouverte-et-solidaire.ch