Grand Conseil

Grand Conseil : Un budget qui va faire mal

La commission des finances l’a refusé, mais au final, le Grand Conseil l’a accepté. Nous parlons bien ici du budget 2015 avec lequel le canton de Neuchâtel devra fonctionner l’année prochaine.

Le Conseil d’Etat a décidé de bloquer l’augmentation de l’ensemble des charges au taux maximum de 0,5 %. De fait, cette décision touche également les salaires des em­ployé·e·s de la fonction publique. Ceux-ci ont d’ailleurs massivement réagi en participant à une manifestation qui a réuni 2500 personnes dans les rues de Neuchâtel (le 25 novembre) et dans la cour du Château le jour des débats du Grand Conseil.

L’Exécutif a également décidé d’anticiper l’application de la nouvelle loi sur les finances en fixant la limite de l’endettement autorisé à 1 % des revenus déterminants alors que celui-ci était à 2 % (frein à l’endettement et aux dépenses). 

En plus de serrer la vis aux em­ployé·e·s de la fonction publique, il a décidé de réduire l’argent de poche des ré­si­dent·e·s des EMS et de diminuer la dotation de ces même EMS dans le domaine socio-­hôtelier. Dans ce cas, il a fait voter au Grand Conseil un changement de loi qui fait passer la dotation du secteur socio-hôtelier de 0,33 EPT par résidant à 0,25. Cette baisse aura de graves conséquences dans la qualité de la prise en charge.

Le groupe PopVertsol avait d’entrée de jeu annoncé que si aucun accord n’était trouvé avec les syndicats représentants la fonction publique, il ne pourrait en aucun cas accepter ce budget. De même pour les mesures qui toucheront les pensionnaires des EMS.

Il a toutefois fallu se rendre à l’évidence que, malgré le refus exprimé en commission des finances, ce qui a prévalu au moment du vote final c’était le souci des partis représentés à l’exécutif d’avoir «un budget sous le sapin» et tant pis pour la casse.

En arrière fonds de ce budget 2015, il y a bien sûr la motion acceptée par la majorité de droite imposant des économies structurelles pour 164 millions de francs. 

De ce fait, les perspectives pour les années à venir se présentent sous un jour assez sombre avec le risque de voir d’importantes baisses de prestations, en particulier dans les domaines de la santé et du social. 

 

François Konrad