Après les crimes sanguinaires à Paris, construire une réponse de Gauche aux politiques liberticides et xénophobes

L'« unité nationale » appelée de ses vœux par le chef d’Etat français, s’apparente à une union mondiale des classes dirigeantes qui mènent une guerre sociale contre leurs peuples et défendent ensemble un ordre international marqué par l’injustice et l’oppression. (…)

Le 11 janvier, le gouvernement français et les nombreux représentants d’autorités étrangères sont venus recouvrir d’un voile vertueux leurs politiques réelles : démantèlement social, politiques répressives à l’égard des migrants, responsables notamment de milliers de noyades en Méditerranée, ghettoïsation des quartiers, mesures racistes, envolées nationalistes, entreprises impérialistes et soutien à de nombreux pays qui violent le droit international et brutalisent leur peuple. On signalera que la Conseillère fédérale Simonetta Sommarugua participait elle aussi à ce défilé, alors que la Suisse interdit la construction de minarets et réprime pénalement le blasphème (art. 261 CP).

Le gouvernement et l’opposition de droite ne cachent pas leur intention de préparer de nouvelles dispositions liberticides. Des voix au sein de ces deux partis appellent déjà à un Patriot Act à la française, tandis que Marine Le Pen annonce un référendum pour réintroduire la peine de mort. En même temps, le climat islamophobe s’est encore alourdi en France. Plus d’une cinquantaine d’actes antimusulmans ont été perpétrés depuis l’attentat à Charlie Hebdo. […] Les semaines qui viennent verront s’annoncer de nouvelles mesures liberticides, non seulement en France, mais aussi en Suisse, où un éditorial de la Tribune de Genève du 10 janvier pouvait écrire : «A l’heure du fichage universel, défendre les droits de la personne contre la surveillance de l’Etat est sans doute louable. Mais ce combat semble d’une naïveté presque coupable au regard des enjeux sécuritaires. Dans son horreur, l’affaire Charlie Hebdo tombe à point nommé pour lever des obstacles idéologiques d’un autre âge.»

Active sur les réseaux sociaux depuis quelques temps, la version helvétique des mobilisations islamophobes allemandes vient de se constituer en association à Zurich. Elle appelle à une première manifestation, le 16 février. En même temps, Walter Wobmann, conseiller national (UDC/SO) et président du Comité d’Egerkingen, à l’origine de l’initiative contre les minarets, a exigé, à la suite du massacre de Charlie Hebdo, que les re­quérant·e·s d’asile musulmans d’Irak ou de Syrie ne soient plus acceptés en Suisse.

C’est pourquoi nous appelons au développement d’un front démocratique large et massif pour combattre toutes les formes de racisme (islamophobie, antisémitisme, etc.), nous opposer aux nouvelles lois liberticides, et dénoncer les politiques antisociales et impérialistes qui produisent misère et oppression à une échelle de masse. Face à l’union mondiale des oppresseurs, nous participons à l’unité internationale des opprimés, avec toutes leurs diversités de genre, de religions, d’ethnies, etc. Elle seule permettra de faire avancer une véritable alternative fondée sur l’égalité sociale, la justice et la démocratie. 

 

solidaritéS-CH

19 janvier 2015

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