Débat sur les successions
Débat sur les successions : où est la gauche ? Où est la droite ? - Lettre de lectrice parue dans l'Express/Impartial
Lettre de lectrice parue dans l’Express/Impartial
L’Express et l’Impartial ont rendu compte de la conférence de presse de la Chambre du commerce et de l’industrie qui combat l’initiative « Imposer les successions de plusieurs millions pour financer notre AVS ». Si cette initiative était acceptée, l’impôt sur la succession serait le même dans tous les cantons : zéro franc pour les héritages de moins de deux millions, 20 % pour les fortunes dépassant les 2 millions. Que les patrons volent au secours des plus fortunés, ils sont dans leur rôle. Mais quand M. Laurent Kurth, Conseiller d’Etat et membre du Parti socialiste (qui a lancé cette initiative) en rajoute une couche, est-il vraiment bien dans son rôle ? Selon les calculs de M. Kurth, « […] ce serait un manque à gagner problématique pour le canton de Neuchâtel ».
Que les inégalités augmentent régulièrement, ici comme dans le reste du monde, ne semble pas l’inquiéter. Sa priorité : continuer à taxer les moins fortunés parce qu’ils sont le plus grand nombre (ça rapporte), et protéger les plus fortunés pour qu’ils soient bien à l’aise chez nous… M. Kurth, décidément, est un bon élève de l’école néo-libérale. Mais pour qui observe un peu la vie politique en Suisse et en Europe, ce n’est pas étonnant : depuis plus de trente ans, chaque fois que le parti socialiste détient le pouvoir, il pratique une politique néo-libérale. M. Kurth confirme la règle, et en se disant à gauche ajoute à la confusion. Mais au final, pour savoir comment voter le 14 juin, il faut juste se rappeler que cette initiative est favorable aux 98 % des habitants de ce pays. Les 2 % restant mènent actuellement à grands frais une campagne mensongère. Aidés par des politiciens comme M. Kurth, ils peuvent gagner. Ce serait désolant.
Marianne Ebel